99% des jeunes filles ont déjà vécu une situation de harcèlement dans l’espace public

Par Céline Pastezeur - Publié le 24 Nov 2020 à 13:09
Pixpay, “Les jeunes sont très partagés, entre fatalisme et envie d’agir” (EXCLU)
Ce 25 novembre, se déroule la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. L'occasion pour Les Glorieuses de montrer à quel point il est urgent que certains comportements changent, notamment dans la rue...

Ce 25 novembre, se déroule la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. L’occasion de montrer que, à l’heure où 4 étudiants sur 10 ont déjà été victimes de harcèlement au cours de leur vie, ce sont principalement les femmes qui sont victimes de violences en tout genre. À ce sujet, les newsletters Les Petites Glo et Les Glorieuses ont lancé une enquête du 13 octobre au 3 novembre 2020 pour connaître le vécu des femmes cis et trans âgées de 14 à 24 ans sur le harcèlement dans l’espace public. Au total, 1 238 personnes ont été interrogées. Il en ressort que le harcèlement dans l’espace public est une expérience commune pour la quasi intégralité des jeunes femmes : concrètement, 99% des filles de 14 à 24 ans ont déjà vécu une situation de harcèlement de rue où une personne les a regardées avec un regard insistant, déplacé. 86% des filles de 14 à 24 ans ont déjà vécu une situation de harcèlement de rue où une personne leur a lancé des insultes et/ou des mots à connotation sexuelle. Par ailleurs, plus de 3 filles sur 4 ont déjà été suivies dans la rue pendant une partie ou l’intégralité de leur trajet. De quoi bien montrer que le harcèlement, déjà trop répandu sur les réseaux sociaux, est aussi un fléau à contrer au plus vite dans la vie réelle. Et c’est d’autant plus urgent du fait que les jeunes femmes sont confrontées à cette violence très tôt et très fréquemment : 89% des sondées ont été harcelées pour la première fois alors qu’elles étaient mineures. Et pour 6 sondées sur 10, la dernière fois que cela s’est produit était moins d’un mois avant l’enquête.

Toujours selon l’enquête réalisée par Les Petites Glo et Les Glorieuses, les techniques employées pour mettre un terme à une situation de harcèlement reposent sur : la justification, le prétexte, le mensonge : faire croire que « j’ai un copain », « ma mère m’attend », « un ami m’attend », « I don’t speak French » ; la réponse au harcèlement, le recadrage : “demander d’arrêter” ; le mépris : “adresser un grand sourire, le regarder de haut en bas dire « non, j’ai mieux à faire » ; l’appui aux personnes extérieurs, aux gens autour pour demander de l’aide ; l’application Sekura ; l’adaptation à la situation en “reprenant le pouvoir ; en ajustant par rapport à la dangerosité de la situation : regard noir, parler fort, crier, leur demander de répéter, insulter, prendre en vidéo, parler avec n’importe qui pour faire comme si j’étais avec une connaissance jusqu’à ce qu’ils lachent l’affaire, utiliser un sifflet et souffler dedans….” Enfin, certaines sondées optent pour le changement de pratiques : “s’habiller comme un homme, mettre des écouteurs, se déplacer à vélo”, ou encore la volonté de se rendre invisible en baissant la tête et en fuyant. Bien des éléments qui montrent que les jeunes femmes ne sont pas libres et à l’aise dans la rue lors de leurs sorties quotidiennes. Alors, on agit quand pour que ça change ?