Ad-Blockers : Les éditeurs de presse en ligne s’unissent pour lutter contre les bloqueurs de publicités

Par Céline Pastezeur - Publié le 03 Déc 2014 à 11:09
Les jeunes disent STOP à la pub, les annonceurs disent STOP aux annonceurs.
Le GESTE entend bien faire parler de lui et se rendre visible sans se retrouver bloqué ! Le GESTE, qui regroupe les éditeurs de contenus et de services en ligne, vient en effet d'affirmer son intention d’attaquer en justice les services de blocage de publicités, qui concernent aujourd'hui près de 150 millions d'internautes dans le monde, dont 4 millions en France. A l'heure où les jeunes refusent de plus en plus de subir la publicité, il convient de les séduire à nouveau. Comment ? Réponse par ici.

En octobre dernier, la rédaction d’Air of melty assistait à une conférence portant sur le problème de l’essor des ad-blockers, avec l’idée qu’il existe un « problème générationnel face à la publicité, mêlant sentiment d’intrusion, problème de perception et besoin d’instantanéité ». Il y a trois semaines, Facebook proposait le lancement de la publicité ciblée directement par ses usagers. Avec une telle innovation, le réseau social entend redonner du pouvoir aux internautes, en leur permettant de préciser eux-mêmes et directement quels types de publicités ils souhaitent recevoir. Les nouvelles annonces publiées sur le réseau social seront ainsi accompagnées d’une option intégrée qui expliquera à l’internaute pourquoi Facebook a estimé que telle ou telle publicité pouvait l’intéresser, mais qui permettra aussi à l’utilisateur de stipuler ses préférences, en enlevant certains de ses « intérêts » de son profil publicitaire Facebook. Une telle mesure entend aussi réduire le problème des Ad-Blockers, c’est incontestable, à l’heure où plus de 144 millions d’internautes dans le monde utilisent des programmes bloqueurs de publicité. Aujourd’hui, après la subtile action de Facebook, la véritable résistance s’attaque de front au problème des ad-blockers.

Les éditeurs de contenus et de services en ligne se sont aujourd’hui regroupés autour du GESTE, un groupement professionnel qui compte parmi ses membres Google France, 20 Minutes, Deezer, Le Figaro, Microsoft et TF1, entre autres. « Ce n’est plus un détail, ça concerne tous les éditeurs. Il y a une perte de ressources publicitaires de nos membres qui est évaluée de 20 à 40 % », a notamment expliqué à l’AFP Laure de Lataillade, directrice générale du GESTE, qui étudie donc aujourd’hui la possibilité de mener une action en justice contre les diteurs de ces Ad-Blockers. Et selon le journal Les Échos, IAB France, l’organisme qui définit les standards de la publicité en mènera ce combat aux côtés du GESTE. Quoi qu’il,en soit, si ce procès a lieu, ce ne sera pas une première en Europe. Des groupes de médias allemands ont en effet déjà entamé une démarche similaire l’été dernier, en portant plainte contre le modèle économique d’AdBlock Plus qui, selon eux, est contraire aux règles de la concurrence et, de fait, « illégal ».

Lors de la conférence sur les Ad-Blockers, Pascal Joseph, business development manager chez MRM//McCann, avait expliqué que les adblockers sont « le signe qu’il faut arriver à des campagnes séduisantes, créatives, qui procurent du plaisir aux jeunes et ne dérangent pas le consommateur à tout va ». Pour répondre à cette attente, tous les sites de meltygroup reposent essentiellement sur le Native Advertising et multiplient les opérations innovantes avec les marques, comme en atteste la websérie Mission Super Actif récemment dévoilée. Comme le rappelait Sylvain Le Borgne lors de cette même conférence, « cette jeune génération qui bloque la publicité est aussi celle qui partage le plus de publicités virales ». Or, c’est un fait aujourd’hui, les marques cherchent de plus en plus l’engagement réel, entre partages et réactions, plutôt que le million de vues passives sur leur publicité. Et cela passe par des publicités plus pertinentes, comme peut l’être le native advertising.