AdBlockers : L’IAB fait son mea culpa, vers un bouleversement dans la publicité en ligne ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 20 Oct 2015 à 06:50
Les AdBlockers en perte de vitesse en France ?
L'IAB, alias l'association qui rassemble les professionnels de la publicité en ligne, vient de faire un sacré pas en avant en admettant sa part de responsabilité dans l'essor des Ad Blockers. Premier pas vers une révolution dans la publicité en ligne ?

Les Ad-Blockers, toujours au centre des préoccupations des acteurs du digital ! La semaine dernière, la rédaction d’Air of melty vous faisait savoir qu’Axel Springer sortait les grands moyens pour bloquer ses sites aux adeptes d’Ad Blockers. Concrètement, le site bild.de propose désormais deux options pour pouvoir accéder au contenu du site : soit payer un abonnement mensuel de 2,99 euros pour continuer à surfer sans publicité, soit désactiver leur logiciel AdBlock. Quelques jours plus tôt, Google avait annoncé avoir réussi à contourner AdBlock sur YouTube. Il faut dire que l’enjeu est énorme pour ces acteurs du net, avec l’essor impressionnant, ces derniers mois, des logiciels bloquant la publicité en ligne. A l’heure actuelle, près de 2 jeunes sur 3 seraient désormais adeptes d’Ad Blockers, selon une étude américaine menée par Moz et Fractl. Un manque qui coûterait 22 millions d’euros au secteur de la publicité. Depuis des mois, nous vous expliquons qu’une telle attitude adoptée par la jeune génération ne signifie pas que les moins de 30 ans sont allergiques ou fermés à la publicité, mais plutôt qu’ils refusent toute annonce jugée comme étant intrusive. Aujourd’hui, l’IAB, alias l’association qui rassemble les professionnels de la publicité en ligne, va également dans ce sens et fait son mea culpa.

Comme le révèle le site Le Journal du Net, dans un message délivré jeudi dernier par l’Interactive Advertising Bureau et son vice-président Scott Cunningham, l’association a reconnu sa part de responsabilité dans l’émergence des AdBlockers, en expliquant notamment que, comme le relate le site français, « dans un contexte économique miné par l’explosion de la bulle tech et l’érosion des budgets publicitaires, tous les efforts se sont concentrés sur l’optimisation du revenu chez les éditeurs et les outils d’hyper-targeting permettant de préserver les CPM. Une débauche de technologie qui a eu pour effet de ralentir et dégrader considérablement l’expérience utilisateur, tout en vidant les batteries des smartphones et tablettes ». Et en langage direct, exprimé par Scott Cuningham lui-même, ça donne ça : « en y repensant, notre volonté de gratter quelques centimes nous a sans doute coûté plusieurs dollars en matière de fidélité du consommateur ». Un constat plutôt objectif et plutôt réaliste. « Nous devons revenir à notre responsabilité initiale, procurer une expérience sûre et agréable pour quiconque veut consommer du contenu sur Internet », a ajouté Scott Cunningham. Pour ce faire, l’IAB annonce aujourd’hui le lancement d’un LEAN Ads program. Un programme qui s’inscrira en complément des standards publicitaires déjà érigés par l’IAB et qui doit permettre de faire émerger un nouveau type de publicités « légères, chiffrées, consenties et non-intrusives », explique le Journal du Net. De quoi redonner le goût aux jeunes de prêter attention aux publicités en ligne ?