Avoir 20 ans en 2020, pas un cadeau pour la jeune génération ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 04 Nov 2020 à 13:00
Plus de 7 jeunes sur 10 séduits par la publicité en ligne ?
Sans aucun doute, l'année 2020 restera une année très éprouvante marquée dans l'esprit de chacun. Mais n'y a-t-il que du négatif à retenir de cette période compliquée ? L'étude #MoiJeune de 20 Minutes et OpinionWay montre que la jeune génération a su (et sait encore) tirer du positif en toute circonstance...

Clairement, la jeune génération se souviendra pour toujours de son année 2020. Une année marquée par un confinement et un reconfinement, un couvre-feu qui l’a bien inspirée sur TikTok et surtout une crise sanitaire et économique d’une ampleur inédite. Lors de son allocution mi-octobre, le président de la République lui-même le disait, « avoir 20 ans en 2020, c’est dur ». Concrètement, que ce soit sur le plan de leur vie professionnelle, marquée par le télétravail et des difficultés à trouver un premier emploi, de leur consommation ou encore de leur vie personnelle, avec des amitiés et des relations amoureuses directement impactées les restrictions de libertés, les 18-30 ans doivent aujourd’hui faire preuve d’une grande adaptabilité et d’une grande résilience. Ces derniers mois, plusieurs études ont montré que de nombreux jeunes ont dû renoncer à leurs projets à moyen et long terme : voyages, achat immobilier, changement de voiture ou de carrière... Trop d’incertitudes à court terme les empêchent de se projeter. Un état d’esprit expliqué par Isabelle Filliozat, psychothérapeute interrogée dans le cadre de l’étude #MoiJeune de 20 Minutes et OpinionWay : « avant leur incertitude était intérieure, désormais elle est aussi extérieure. Ils ne sont plus très sûrs d’avoir leur avenir en mains et ont l’impression d’avancer dans le brouillard ». Et c’est d’autant plus vrai que les jeunes se retrouvent coupés de leurs pairs à cause du confinement.

Toujours selon l’étude #MoiJeune 20 Minutes – OpinionWay, début octobre, 23% des 18-30 ans avaient déjà « réduit radicalement » leurs interactions sociales et 28% avait réduit leurs contacts à leur « cercle le plus proche ». D’où un profond sentiment de solitude qui monte au sein de cette génération. « Car 20 ans, c’est l’âge de la vie où l’on éprouve le besoin de se socialiser un maximum, d’appartenir à un groupe. Et le fait de pouvoir rencontre un ami ou deux de temps en temps n’est pas suffisant. Le risque pour eux, c’est de se réfugier dans les écrans et de s’isoler encore davantage », explique la psychothérapeute. Les jeunes se sentent jeunes sans pouvoir profiter de l’insouciance et de la liberté normalement associés à cette jeunesse, d’où une santé mentale logiquement affaiblie et des pensées négatives plus présentes. Pour autant, qu’on se le dise, la jeune génération refuse de se voir comme une génération Covid, traumatisée à vie.

Comme l’explique l’étude #MoiJeune, la période actuelle a également des bienfaits pour la jeune génération : « cette période leur a permis de recréer du lien avec leur famille. Beaucoup de mes jeunes patients m’expliquent par exemple, qu’ils ont redécouvert leur fratrie. Ils ont aussi fait du tri dans leurs relations, car ils ont pu voir lors du confinement, qui prenait de leurs nouvelles ou pas, leurs amis qui leur manquaient ou non. Et certains sont sortis de relations toxiques. D’autres se sont éveillés à une forme d’empathie collective. Ils sont devenus bénévoles pour une association, ont davantage rendu service à leurs proches », indique ainsi Aline Nativel Id Hammou, psychologue clinicienne. Aussi, les jeunes ont désormais davantage tendance à chercher du sens dans tout ce qu’ils font, qu’il s’agisse de leur carrière professionnelle, de leur consommation ou encore de leur rapport à la vie. Ils sont de plus en plus nombreux à se mobiliser sur le plan associatif et à chercher des clés pour rebondir. Encore une fois, on retrouve bien l’idée d’une génération optimiste et déterminée à construire et à réussir sa vie !