Foodora : Boris Mittermüller, « Les moins de 30 ans ont été habitués à avoir le choix » (EXCLU)

Par Céline Pastezeur - Publié le 08 Avr 2016 à 06:00
Boris Mittermüller, CEO de foodora France.
A l'heure où l'on parle beaucoup d'uberisation de la société, la rédaction d'Air of melty est allé interroger une firme directement née de cette tendance : Foodora, l'un des leaders de la livraison à domicile, qui relie les gourmands à leurs restaurants préférés de façon inédite...et gastronomique, forcément. Boris Mittermüller, Directeur général de Foodora France, a accepté de répondre à nos questions, portant à la fois sur le rapport des jeunes au service et sur la concurrence sur ce nouveau marché de la livraison en plein essor.

La semaine dernière, la rédaction d’Air of melty vous annonçait le lancement d’UberEATS, le nouveau service d’Uber, voulant être le « partenaire de l’innovation gastronomique à Paris ». Quelques jours plus tôt à peine, nous vous présentions la campagne de communication de Foodora, autre acteur sur ce marché de la livraison à domicile, proposant de servir aux binge-watchers les plats préférés des personnages de leur série préférée. Pour faire le point sur cette nouvelle preuve de l’uberisation de la société, Boris Mittermüller, Directeur général de Foodora France, a accepté de répondre à nos questions, portant à la fois sur le rapport des jeunes au service et sur la concurrence sur ce nouveau marché de la livraison en plein essor.

-Air of melty : Pouvez-vous présenter Foodora en quelques mots ? Comment est née l’idée de créer un tel service ?

Boris Mittermüller, Directeur général de Foodora France : Foodora est l’acteur majeur du secteur de la livraison à domicile qui permet de se faire livrer en 30 minutes en moyenne, par des coursiers à vélo ou en roller​, les plats des meilleurs restaurants. Le service est aujourd’hui disponible à Paris et Lyon mais va également se développer dans différentes grandes villes françaises. Nous avons eu l’idée de cette start-up après avoir été déçus des services de livraison à domicile. Comme de nombreux consommateurs, nous avons vécu une mauvaise expérience dans le passé : des plats arrivant froids, de mauvaise qualité, le manque de choix et des délais de livraison beaucoup trop longs.

-Comment faites-vous face à la concurrence qui s’invite de plus en plus sur ce marché de la livraison à domicile, notamment avec l’arrivée récente d’UberEATS ? Quel est votre « atout » ?

B.M : Nous accueillons avec bienveillance de nouveaux acteurs sur le marché puisqu’il sont créateurs d’une nouvelle demande bénéfique à tous ! A savoir que le chiffre d’affaires du secteur était évalué à 200 millions d’euros pour 2016 et devrait dépasser le milliard d’ici trois ans. Il y a néanmoins 3 points de différenciation face à cette concurrence. La selection de nos restaurants : nous travaillons uniquement avec les restaurants préférés des Parisiens et des Lyonnais​ qui, souvent, ne proposent pas encore un service de livraison. Nous sommes par exemple le seul service à livrer les plats de Fauchon ou de Au Paradis du Gourmand. Notre équipe exclusivement dédiée à l’accompagnement; main dans la main, de nos restaurants partenaires. Un service dédié aux entreprises : foodora propose une plateforme adaptée aux différents besoins rendant accessibles​ les meilleurs plats ​aux entreprises de Paris et de Lyon​, en toute simplicité.

-On dit beaucoup que les jeunes consommateurs sont aujourd’hui très exigeants à l’égard des marques, dans une logique « ce qu’ils veulent, quand ils le veulent ». Est-ce que Foodora a l’ambition de répondre à ce nouvel état d’esprit ?

B.M : Les jeunes générations sont plus sensibles aux nouvelles technologies et aux services via application mais notre clientèle a une moyenne d’âge de 25-45 ans. Ceci montre que ce ne sont pas seulement les jeunes mais ce sont les habitudes de consommation de l’ensemble des français qui ont évolué. Aujourd’hui, la demande est telle que nous devons fournir un service de qualité avec du choix, le tout, avec rapidité. Foodora répond justement à ce nouveau mode de consommation car elle permet d’avoir un accès, en 3 clics, ​aux meilleurs plats de chaque type de cuisine.

-La qualité de l’expérience reste aussi une valeur essentielle pour les moins de 30 ans. Comment répondez-vous à cette attente : cela se joue-t-il sur la qualité des produits livrés, sur le temps de livraison…?

B.M : Les moins de 30 ans ont été habitués à avoir le choix : sur les produits, les services …C’est pourquoi nous avons fait le choix de ne sélectionner que les meilleurs restaurants, de diminuer au maximum le temps de livraison et surtout de garder une qualité de service pour que les plats arrivent à la bonne température et visuellement aussi qualitatif qu’au restaurant. De plus, nous avons un service client​s​ disponible sur les heures de commande qui s’assure que chaque client connaisse une expérience de qualité. Rapidité, qualité, service et plaisir sont les maîtres mots de foodora ! Autre point sur lesquels les jeunes sont sensibles est le prix du service. Ainsi foodora a fait le choix de se rendre accessible en proposant exactement les mêmes prix qu’au restaurant et un tarif de livraison fixe de 2,50€.

-On parle de plus en plus d’ubérisation de la société. Quel est votre ressenti sur le sujet, vous qui êtes directement impliqués ?

B.M : En quelques années, la France e​t​ l’Europe ont connu une évolution significative du mode de consommation via l’arrivée de nouveaux acteurs bouleversant les marchés traditionnels du transport, de la santé, de l’hôtellerie et du commerce au global. Cette « ubérisation » de l’économie est accompagnée d’une révolution numérique ; les services lancés étant principalement disponibles par application mobile et développées via la géolocalisation. Cette révolution a permis la création d’emplois mais également le développement de revenus pour des particuliers ou des marques. Les Français recherchent de plus en plus de services faciles, rapides et disponibles en tout lieu, à tout moment et le tout au meilleur prix. Dans le cas de foodora, nous répondons à une demande évidente des consommateurs : un service à portée de main qui permet de rester chez soi et d’avoir accès à des dizaines de restaurants autour de soi.

-Pouvez-vous nous parler de la campagne organisée pendant le weekend de Pâques, en livrant des plats associées à des séries ? Comment est venue l’idée d’une telle opération et quel a été son impact ?

B.M : Nous avons fait le constat d’une tendance chez les jeunes trentenaires : beaucoup de personnes, en regardant leur séries préférées aiment rentrer dans la peau de leurs personnages et donc la meilleure façon de vraiment comprendre quelqu’un est de manger comme lui. Nous avons ainsi voulu nous adresser directement aux binge watcheurs, qui ne souhaitent en aucun cas faire de pause lorsqu’ils sont en train d’ «ingurgiter» une saison entière de House of Cards ou encore de Narcos. Ainsi quoi de mieux que de proposer des restaurants thématisés en fonction des séries que l’on regarde. Cette opération qui a débuté à Pâques et qui se poursuit actuellement a eu un impact important au niveau de l’image de Foodora. Un dispositif qui nous a donné l’envie de développer d’autres opérations !

-Enfin, comment prévoyez-vous de faire évoluer votre service dans les prochains mois ? (nouveau type d’offre en vue, ou nouvelles villes investies ?

B.M : Oui nous prévoyons d’élargir le service en proche banlieue parisienne et lyonnaise ainsi que dans de nouvelles villes telles que Nantes, Bordeaux ou encore Lille. Nous désirons nous implanter partout où les consommateurs apprécient de déguster une cuisine de qualité mais à domicile !