Génération Z vs Génération Y, un réel conflit entre les deux catégories de jeunes ?

En 2017, impossible d’échapper à ce constat : s’il existe bien une jeunesse aujourd’hui, elle se compose de deux catégories principales, avec la génération Y d’un côté et et la génération Z de l’autre. Chacune d’elle a ses propres caractéristiques et son propre rapport à la publicité. A la fin du mois d’avril, Catherine Lejealle, professeur à l’ISC Paris, expliquait sur un blog en quoi comprendre les Millennials et la génération Z représente une urgence toujours d’actualité pour les marques, à l’heure où ils représentent désormais la cible principale de beaucoup d’entre elles. A ce sujet, le site Citipost Mail dévoilait récemment une infographie détaillant les bonnes pratiques pour engager les générations Y et Z sur les réseaux sociaux, avec des astuces adaptées à chacune des catégories. A l’heure où les études expliquant qu’il ne faut pas traiter les deux générations de la même manière se multiplient, Clara Delcroix, membre de la génération Z et auteure d’un blog sur le sujet, s’interroge sur l’existence d’un « réel conflit » entre les moins de 20 ans et les 20-35 ans. A cette question, sa réponse est plutôt claire : « Je ne pense pas que nous soyons en conflit avec les générations précédentes. Je pense que nous avons notre manière de fonctionner, certes différente de celle des générations précédentes, mais non, nous ne sommes pas en conflit. (…) À mon sens, on est même loin du conflit de génération souvent évoqué, car nous aimons les conseils des anciens… et paradoxe, alors qu’on nous croit toujours nombrilistes, nous avons besoin d’être constamment rassurés par les plus vieux, sans qu’ils nous imposent quelque chose évidemment ».

Au moment d’expliciter son propos, la jeune fille explique que c’est notamment le rapport au digital qui crée le fossé le plus important entre la génération Z et la génération Y. « La plupart des personnes de la génération Y se considèrent comme ‘digital natives’, mais la réalité est tout autre. Ils sont comme les ‘anciennes’ générations. Ils ont dû s’adapter à la nouveauté du numérique. Pour les Z, la situation est différente. Nous sommes réellement nés avec ce digital. Je n’imagine pas vraiment un monde sans Internet. J’ai même réellement des difficultés à concevoir ce monde. Même le tactile me semble une normalité : j’avais 7 ans environ lors de l’apparition du premier iPhone ». Et, sur ce point de l’innovation, les Millennials auraient même tendance à trop en faire. « Les Y essaient trop souvent de montrer qu’ils savent, qu’ils connaissent notamment les nouveaux outils alors que, j’en ai parfois l’impression, certains d’entre eux se rendent comptent qu’ils sont dépassés. Pour nous, tous les nouveaux usages sont quasi innés. Je ne réfléchis pas à la stratégie que j’emploie sur les réseaux sociaux. Il y a quelques années, je ne me rendais même pas compte que j’avais une stratégie… C’est mon père qui nous l’a fait remarquer, à moi et ma sœur ».

Autre enjeu de taille qui crée potentiellement un fossé entre les deux générations, c’est la manière dont les 20-35 ans traitent leurs successeurs. « Les Y ont l’air de ne pas nous prendre au sérieux. Pour eux, nous sommes les petits Z qui viennent (veuillez m’excuser l’expression) emmerder le monde. D’une certaine manière, nous sommes les petits frères et eux les grands frères : ils veulent s’occuper de nous, préparer le terrain, alors que nous ne leur avons rien demandé. On sait très bien se débrouiller seul. Au contraire, avec leur manière d’être avec nous, on à l’impression qu’ils essaient de nous garder sous leurs ailes afin qu’on leur soit redevable de quelque chose ». Vous l’aurez bien compris avec ces propos, la génération Z fait preuve d’une grande maturité et d’une grande assurance dans la manière dont elle régie sa vie. Résultat, Clara Delcroix estime que « d’une certaine manière, la génération Z impressionne la génération Y : on commence à débarquer sur le marché du travail, et on ne fonctionne vraiment pas de la même manière que les autres générations ». Alors, au final, quelle est sa conclusion sur le sujet ? « Où la gen z va, notre monde va », comme le dit Mark McCrindle. Pour la génération Y, on reviendra plus tard alors !