L’intimité des Millennials sous pression en 2020 ?

Il y a peu, une étude menée par Les Petites Glo et Les Glorieuses mettait en lumière un chiffre qui a de quoi révolter : 99% des jeunes filles ont déjà vécu une situation de harcèlement dans l’espace public. Dans le détail, l’étude révélait que 86% des filles de 14 à 24 ans ont déjà vécu une situation de harcèlement de rue où une personne leur a lancé des insultes et/ou des mots à connotation sexuelle. Par ailleurs, plus de 3 filles sur 4 ont déjà été suivies dans la rue pendant une partie ou l’intégralité de leur trajet. De quoi bien montrer que le harcèlement, déjà trop répandu sur les réseaux sociaux, est aussi un fléau à contrer au plus vite dans la vie réelle. Et c’est ce qu’a récemment confirmé l’enquête #MoiJeune menée par 20 Minutes et OpinionWay, qui a présenté ses dernières conclusions la semaine passée. Selon cette étude, pas moins de 16% des femmes interrrogées ayant entre 18 et 30 ans déclarent subir régulièrement des remarques ou des sifflements en raison de leur tenue vestimentaire. Dans le même temps, 39% le subissent occasionnellement.

Dans ce contexte, l’étude menée par 20 Minutes et OpinionWay révèle que 19% des femmes renoncent régulièrement à mettre une jupe ou autre par peur de remarques ou agressions. Elles sont aussi 32% à le faire de temps en temps. Au total, 83% des femmes de 18-30 ans contre 22% des jeunes hommes ont déjà subi des remarques sur leur tenue vestimentaire. Pour les mandateurs de l’enquête, le constat est sans appel : l’intimité des jeunes femmes est mise à mal par la pression émanant des comportements subis dans la rue. Et on constate que ce n’est pas le seul problème dans la vie intime des jeunes : en 2020, 50% des jeunes ont l’impression de subir de la pression concernant leur épanouissement sexuel, un chiffre qui monte à 58% parmi les jeunes femmes. Plusieurs études l’ont montré ces dernières années, l’essor du secteur de la pornographie et les réseaux sociaux incitent chacun à miser sur la performance lors d’ébats sexuels et la réalité est parfois (ou souvent ?) en deça des attentes. D’ailleurs, 42% des jeunes hommes déclarent ne pas avoir une vie sexuelle épanouie et que cela les pèse. C’est un chiffre deux fois plus élevé que pour les femmes. Des jeunes femmes qui, elles, semblent peu à peu se libérer de certains conformismes. Ainsi, depuis le premier confinement, elles sont nombreuses à avoir délaissé le soutien-gorge, avec le mouvement « no bra ». Pour autant, le port du soutien-gorge reste la normalité, et ce même si 40% des Millennials interrogées estiment qu’en porter, c’est avant tout une contrainte sociale. Seules 18% estiment que c’est un plaisir de porter un soutien-gorge. Enfin, on notera que, au sein de cette année 2020 si particulière et pleine de changements, 54% des jeunes estiment qu’on assiste à une forme de radicalisation des idées et des actions menées par des militants.es féministes, un chiffre qui atteint 63% chez les hommes et « seulement » 46% chez les femmes. Le regard des jeunes change sur le féminisme !