La Génération Z, plus sensible aux inégalités que ses aînés ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 04 Mar 2022 à 11:57
Les Parennials, une catégorie de jeunes à connaître !
La Génération Z est-elle réellement plus engagée que ses aînés sur des sujets comme le féminisme, la discrimination et bien plus encore ? Si l'on se fie au nouveau rapport du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes, la réponse est oui. Mais tout n'est pas simple pour autant dans leur esprit...

Depuis des mois, on parle de l’existence d’une jeune génération très engagée sur tous les fronts. Au-delà d’être très impliqués dans le bénévolat, les moins de 30 ans prennent aussi part à divers événements et manifestations organisés sur des sujets qui les touchent en plein cœur. Et il y en a beaucoup puisque, de manière générale, la Génération Z serait plus sensible aux inégalités en tout genre que ses aînés. C’est ce que confirme aujourd’hui le dernier rapport du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes, qui a interrogé des jeunes âgés de 16 à 25 ans. Alors qu’une récente étude a révélé que plus d’un jeune Z sur deux se déclare féministe, la tendance est plus que confirmée : chez les 17-19 ans, tous genres confondus, 6 jeunes sur 10 se disent féministes. Et chez les jeunes filles, la proportion monte même à 83% ! Le rapport, intitulé « Egalité, stéréotypes, discriminations entre les femmes et les hommes : perceptions et vécus chez les jeunes générations en 2022 », révèle par ailleurs que le mot est connoté de manière positive, chez les jeunes garçons également. Mais, qu’on se le dise, la question du genre n’est pas le seul sujet qui révolte les plus jeunes. Au total, 87% des 16-25 ans affirment porter un intérêt aux questions de discriminations. C’est même 89% des jeunes femmes qui trouvent que les discriminations en France ne sont pas suffisamment et efficacement combattues, contre 69% des jeunes hommes. Aussi, au niveau des tâches ménagères, on notera que 93% des filles de la Génération Z et 87% des garçons affirment qu’elles doivent être réparties à parts égales dans un couple. A titre de comparaison, seuls 80% des jeunes hommes partageaient ce constat en 2013. Mais alors, comment s’engagent ces jeunes révoltés ?

Toujours selon le rapport du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes, une grande partie du combat des jeunes se déroule sur les réseaux sociaux, ce que l’on avait déjà pu constater dans l’étude menée par YouGov sur le féminisme, qui a révélé que de nombreux jeunes prévoient de poster quelque chose sur les réseaux sociaux à l’occasion de la journée des droits des femmes. Pour les professionnels ayant mené l’étude, c’est clair, « les réseaux sociaux permettent d’offrir un forum d’expression à des personnes qui n’étaient pas habituellement écoutées ni interrogées par les grands médias ». La parole se libère sur ce terrain, et c’est aussi là que les luttes se coordonnent, avec l’organisation d’événements pour se faire toujours plus entendre. Cela étant dit, le rapport montre aussi que, « malgré leur conscience aiguë des stéréotypes, les jeunes continuent à les subir ». Dans les faits, « les garçons se sentent contraints de dépenser un maximum d’énergie afin d’entretenir leurs différences fondamentales par rapport aux filles ». Des jeunes garçons qui sont aussi assez contradictoires dans leur manière de voir les choses : 81% considèrent qu‘il est plus dangereux de sortir tard le soir pour une fille mais, dans le même temps, quatre garçons sur dix ne pensent pas qu’il y a une différence de traitement entre les filles et les garçons dans l’espace public. De leur côté, les jeunes femmes restent grandement victimes de harcèlement dans la rue : elles sont 51% des moins de 18 ans à déclarer y avoir été confrontées entre six et neuf fois au cours des 12 derniers mois. Alors, l’heure du changement, c’est pour quand ?