La GenZ, une génération fidèle…à son équipe plutôt qu’à son entreprise

Par Céline Pastezeur - Publié le 11 Mai 2018 à 10:34
Les Millennials sur le marché du travail, quelles attentes ?
Nombreuses sont les études qui témoignent du fait que, de manière générale, la jeune génération serait moins fidèle que ses aînés. En réalité, il n'en serait rien. C'est simplement que la nature de cette fidélité a changé, comme en témoigne l'experte sur le sujet Elodie Gentina.

Au travail les jeunes ! Vous le savez, la mission que se donne la rédaction d’Air of melty au quotidien, c’est de vous aider à bien cerner la jeune génération. Et, indéniablement, cela passe également par comprendre son rapport au marché du travail, qui constitue un élément capital de sa vie quotidienne et une partie importante des espoirs concernant son avenir. À ce sujet, il y a quelques semaines, nous vous dévoilions quelques clés pour attirer la génération Y en entreprise après vous avoir présenté les 4 aspirations principales de la Génération Z au sujet du travail. Aujourd’hui, c’est encore à cette jeune génération que l’on s’intéresse, au travers d’une tribune rédigée par la spécialiste du sujet Elodie Gentina et parue sur le site Harvard Business Review France. Dans celle-ci, la professionnelle se concentre sur le fait que, de nos jours, la Génération Z serait plus fidèle à l’équipe qu’à l’entreprise. Mais, concrètement, ça veut dire quoi ?

Pour expliquer le fait que le rapport des plus jeunes à la fidélité a changé, Elodie Gentina explique en préambule que c’est également le cas en matière de consommation : « Les jeunes transforment d’ores et déjà la nature de la fidélité au point de vente : il s’agit d’un lieu où ils expérimentent l’autonomie et la sociabilité, où ils cherchent à être rassurés et où ils prennent du plaisir. Les résultats d’une étude qualitative montre que, pour qu’une intention de fidélité se concrétise en un comportement de fidélité au point de vente, il est nécessaire que le jeune consommateur soit satisfait et ait l’intention d’être fidèle, mais également que ses accompagnateurs dans ses sorties shopping se montrent eux aussi fidèles. Dans la mesure où les membres de la génération Z sont fortement attachés à leur groupe de pairs, on passe d’une fidélité transactionnelle à une fidélité sociale, qui aujourd’hui prend la forme d’une fidélité collaborative ». Ce même constat s’opère donc aujourd’hui en entreprise : les jeunes se sentent plus proches et plus attachés à leurs collègues de travail qu’à leur entreprise. On le constate notamment dans le fait que le premier levier de fidélisation de la Génération Z au travail est l’esprit d’équipe (28,8%) devant le salaire ou la possibilité de travailler à l’étranger.

Toujours pour ces jeunes, les qualités d’un bon manager doivent notamment être la capacité à motiver et à fédérer. « Un des rôles clés du manager est d’améliorer la cohésion de son équipe, en organisant des événements d’émulation professionnels : sorties en groupe, excursions d’entreprise, déjeuners ou dîners d’entreprise, séances collectives de sport. La communauté, c’est-à-dire les salariés d’une même entreprise, peut avoir une identité qu’elle revendique au point de consommer ensemble », dixit Elodie Gentina. Dès lors, dans ce contexte, l’entreprise peut devenir plus qu’un simple lieu de travail. Elle devient « un lieu de vie au sein duquel les membres de la génération Z souhaitent s’épanouir en présence de leurs pairs. En d’autres termes, la fidélité à l’entreprise n’est non plus liée à la peur de perdre son emploi (dimension négative de la fidélité), mais plutôt à la volonté d’être heureux au travail (dimension positive de la fidélité) ». On le voit donc, la vie professionnelle des jeunes occupe une place de choix dans le quotidien et dans le cœur des moins de 30 ans, en constituant bien plus qu’un simple moyen de garder de l’argent. Le bonheur partagé avec leurs collègues, c’est ce qui fait vibrer cette cible, alors à vous de savoir les rendre heureux !