La jeune génération à la recherche d’une fausse authenticité ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 13 Mai 2019 à 12:04
Quel type de contenu de marque attendent les Millennials et les Z en 2021 ?
Depuis plusieurs mois déjà, la jeune génération revendique son envie d'avoir affaire à des marques toujours plus engagées et toujours plus vraies. Mais pour Jean-Laurent Cassely, auteur de "No Fake, Contre-histoire de notre quête d’authenticité", cette recherche d'authencitié est en réalité faussée...

Au quotidien, la rédaction d’Air of melty vous le répète, en cette année 2019 plus que jamais, la jeune génération attend des marques qu’elles s’engagent. Les moins de 30 ans sont particulièrement engagés sur les sujets de l’égalité et de l’environnement et ils attendent des marques qu’elles passent également à l’action. De manière générale, on parle de plus en plus de l’existence d’une génération de Philantrokids ou de Sustainable Natives, avec des jeunes qui s’engagent sur tous les fronts. Sans aucun doute, la valeur qui va de pair avec l’engagement, c’est celle de l’authenticité. Les jeunes veulent consommer des marques qui envoient des messages vrais. Selon Jean-Laurent Cassely, auteur de « No Fake, Contre-histoire de notre quête d’authenticité » aux éditions ARKHE, les jeunes sont obsédés par la quête d’authenticité. Seulement voilà, selon lui, les Millennials recherchent une authencitié et sont nostalgiques d’une période qu’ils n’ont pas réellement connu. C’est ce qu’il a récemment expliqué dans une interview donnée au site L’ADN.

Comme il l’explique, la quête de l’authenticité mène à l’Hyper France, à savoir « une vision exacerbée de la France d’antan plus authentique que la réalité ». Les jeunes se plongent dans un passé qui n’est pas réellement le leur. « Le présent est décevant et le futur bouché, et qu’en même temps il est inconcevable de revenir en arrière, nous avons inventé cet espace-temps indéterminé qui vit dans les comptes Instagram food-travel-lifestyle et les restaurants du Fooding, et que j’appelle l’Hyper France parce qu’il s’agit d’une copie qui a surpassé son lointain modèle. En cela la carte du néo-bistrot a bel et bien remplacé le territoire », explique-t-il ainsi. On assiste dès lors à une industrialisation de l’authentique. « Le vintage et le rétro se déplacent avec le temps, c’est mécanique… Le fake d’un jour peut devenir l’authentique du lendemain ». Et ce sont notamment les réseaux sociaux et particulièrement Instagram qui donnent le ton. « Grâce à ces machines à industrialiser des séquences de vie uniques, nous savons que nous allons tous dans les mêmes restaurants, partons pour les mêmes destinations en vacances et prenons les mêmes poses ». Résultat, certains jeunes se mettent à éprouver de la nostalgie pour une période qu’ils n’ont pas connu directement.

Quoi qu’il en soit, on le sait, depuis des années déjà, le rétro-marketing est une tendance forte auprès de la jeune génération. Pour Jeff Fromm, Président de FutureCast, une boîte de consultants spécialisée dans la génération Y, et chroniqueur sur bizjournals, cette tendance des jeunes à la nostalgie des vieux jours s’explique par le fait que « à l’heure où les technologies avancent à grande vitesse et alors que l’économie n’est pas au mieux, la génération Y cherche à se replonger dans les bons vieux jours de son enfance. C’est le moment parfait pour les marques de s’accorder à cette tendance et de remémorer aux jeunes la belle époque. C’est ce qu’on appelle le marketing nostalgique ou rétromarketing, à la recherche du temps où tout était simple ». En cela, on peut le dire, ça n’est certainement pas prêt de changer. Authenticité et rétromarketing font partie des sujets à prioriser pour votre stratégie marketing !