Le Doomscrolling, ce fléau qui touche la jeune génération connectée

Par Céline Pastezeur - Publié le 03 Mai 2021 à 10:12
La jeune génération et le shopping sur mobile, quelle réalité en 2022 ?
Quand les jeunes consomment les réseaux sociaux, ils le font souvent sans demi-mesure. Et cela pourrait bien constituer un réel problème, à en croire l'explosion du doomscrolling, un besoin compulsif d'un nouveau genre.

C’est un fait, au quotidien, la jeune génération passe beaucoup de temps sur ses réseaux sociaux préférés, qu’il s’agisse d’Instagram, de Snapchat, de TikTok ou encore de Pinterest. Et c’est encore plus vrai depuis le début de la crise sanitaire : avec les confinements et le couvre-feu, les moins de 30 ans ont dû troquer une partie de leur vie sociale contre des soirées bien plus calmes à la maison. Une récente étude menée en France sur le sujet a révélé que 72% des étudiants passent plus de 6 heures par jour sur Internet, en grande partie sur les réseaux sociaux. Des réseaux sociaux qu’ils consomment sans modération et, parfois, plus par réflexe que par réelle envie. Au point, parfois, de faire défiler (ou scroller) leur fil d’actualité sans fin et sans réel but, si ce n’est de faire passer le temps. Or c’est un problème puisque cette habitude que l’on peut assimiler à un besoin compulsif de consulter tout ce qui passe sur les réseaux sociaux, baptisée le « doomscrolling », pourrait être très néfaste pour la santé mentale de chacun. C’est en tout cas ce que plusieurs psychologues ont expliqué ces dernières semaines. Le doomscrolling nuirait à la qualité du sommeil et renforcerait le côté addictif des plateformes sociales.

Comme l’explique le site Grazia, qui s’intéresse au sujet, « la pratique du doomscrolling peut nous pousser à ressentir du stress, de l’anxiété et mener à l’insomnie. De plus, cette mauvaise habitude peut créer une véritable addiction dont il est difficile de se défaire. Lorsque l’on ne scrolle pas, on peut sombrer dans la peur de passer à côté de quelque chose. Un cercle sans fin ». En clair, le doomscrolling est directement relié à la notion de FOMO, alias « fear of missing out », qui consiste à avoir peur de manquer quelque chose qui se passe en ligne. À l’heure où les jeunes se retrouvent déjà isolés et privés de moments sociaux dans la vie réelle, ils ont une grande peur de manquer des choses qui se passent en ligne et auxquelles ils peuvent participer ou assister même en cette période de crise. Alors que l’on parlait d’une émergence de la tendance JOMO il y a quelques mois, pour « joy of missing out », il semblerait que la période actuelle incite chacun à faire marche arrière : actuellement, la détox digitale est effectivement difficilement envisageable si l’on veut garder le contact avec ses proches. Pourtant, les psychologues recommandent fortement que, le soir venu, les jeunes réussissent à lâcher les réseaux sociaux à une heure raisonnable pour s’adonner à d’autres activités. Car le vice du doomscrolling est qu’il s’agit d’une pratique infinie, avec des contenus actualisés en permanence sur les réseaux sociaux et des feeds qui n’en finissent jamais…justement pour garder l’attention des socionautes. Heureusement, avec l’annonce du déconfinement, on peut fortement penser que la jeune génération se déconnectera peu à peu pour profiter de nouveau de la vie réelle. Et elle pourra alors mettre en application un autre concept qui semble marquer la Génération Z : DCAMO pour « Don’t care about missing out », le fait de ne plus se préoccuper de ce qu’on manque sur les réseaux sociaux. On demande à voir !