Le malaise étudiant grandit, les étudiants se mobilisent de plus en plus sur les réseaux sociaux

Par Céline Pastezeur - Publié le 11 Fév 2021 à 14:53
48% des étudiants français se sentent dissuadés de poursuivre une carrière créative
Les étudiants n'en peuvent plus. Jour après jour, le malaise étudiant se fait de plus en plus ressentir sur les réseaux sociaux, et notamment Twitter : scolarité, pouvoir d'achat, logement, tous les sujets sont abordés avec une jeune génération qui exprime de plus en plus son impression d'être oubliée, sacrifiée.

Il y a peu, l’enquête de l’Observatoire de la Vie Etudiante faisait le point sur ce que le confinement a chamboulé dans la vie des étudiants. Verdict, pour un tiers des jeunes sondés, la privation de liberté et de relations sociales au printemps 2020 a eu de lourdes conséquences sur leur moral. C’est un fait, avec la crise sanitaire, les étudiants sont confrontés à une solitude plus importante que jamais. En marge de cela, on apprenait que 36% des étudiants qui avaient une activité rémunérée ont dû l’arrêter pendant le premier confinement, et un tiers déclare avoir rencontré des difficultés financières, avec 274 euros de moins par mois en moyenne. À cela s’ajoutent des doutes et des peurs concernant l’avenir, et notamment l’avenir professionnel avec des jeunes qui se demandent s’ils ne sont pas trompés de cursus à l’heure où de nombreux secteurs sont en difficulté. Tous ces éléments font que, jour après, la colère gronde. Le malaise étudiant grandit et c’est en grande partie sur les réseaux sociaux que la jeune génération prend la parole pour exprimer ses déceptions, sa rage et ses angoisses.

Au début du mois de février, l’étude #MoiJeune menée par OpinionWay et 20 Minutes révélait que 42% des 18-22 ans se reconnaissent dans l’appellation de génération sacrifiée. Cela veut dire beaucoup. Aussi, 79% des 18-30 ans ont l’impression que le gouvernement ne prend pas en compte leur situation difficile. C’est pour cela que, depuis plusieurs semaines, le hashtag #etudiantsfantomes inspire la jeune génération sur Twitter. Aussi, depuis quelques jours, le hashtag #MalaiseEtudiant se répand sur les réseaux sociaux pour permettre aux jeunes de témoigner de leur situation et appeler à l’aide. Si c’est sur Twitter que le débat se déroule principalement, c’est sans aucun doute car il s’agit du réseau social qui permet d’échanger le plus facilement sur des sujets sérieux en temps réel. D’ailleurs, on le constate dans le fait que les hashtags liés à la précarité étudiante changent chaque jour, en fonction du sujet présent dans l’actualité. Par exemple, à l’heure où nous écrivons ces lignes, ce sont les repas délivrés par le CROUS et jugés insatisfaisants et insuffisants qui font parler les étudiants et le grand public sur Twitter. La parole se libère sur tous les sujets, qu’il s’agisse de la scolarité, du logement ou encore de l’alimentation. Plus globalement, Instagram et TikTok restent encore associés à des contenus plus légers, même si les deux plateformes ont joué un grand rôle dans le cadre du mouvement Black Lives Matter. Clairement, après des mois d’attente dans le silence, la jeune génération veut aujourd’hui être entendue…et elle veut surtout que les choses changent. Après près d’un an de crise sanitaire et de vie étudiante très perturbée, il y a urgence pour agir.