Les Millennials français et les gestes barrières, le grand relâchement ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 15 Oct 2020 à 09:51
Quel dating pour la jeune génération cet été ?
Les jeunes Français et le lavage des mains, c'est automatique pour lutter contre la propagation de Covid-19 ? Pas franchement à en croire une nouvelle étude signée l'Ifop pour Unbottled et réalisée à l'occasion de la journée mondiale du lavage de mains. Peut mieux faire !

Ce mercredi 14 octobre, Emmanuel Macron a pris la parole pour imposer un couvre-feu dans plusieurs grandes agglomérations de France pour les 4 prochaines semaines maximum afin de limiter la propagation de Covid-19, causant alors une vague de déception au sein de la jeune génération qui voit sa vie sociale très réduite pour les semaines à venir. Il y a peu, une étude avait montré que la pandémie de Covid-19 était un électrochoc pour les 18-35 ans, en les poussant à s’interroger sur la manière dont ils veulent vivre leur vie. Mais, pour pouvoir vivre leur vie, les jeunes doivent pour le moment apprendre à vivre avec la menace du virus. Et, en la matière, on l’a vu, les jeunes adultes tendent malheureusement à être ceux qui respectent le moins les consignes sanitaires. Aujourd’hui, à l’occasion de la journée mondiale du lavage de mains organisée avec le soutien de l’Unicef, une nouvelle enquête Ifop réalisée pour Unbottled en partenariat avec Le Parisien met en lumière un net relâchement depuis cet été dans le respect de ces gestes barrières, notamment chez les jeunes Français. Globalement, si les taux d’observance en matière de lavage des mains avaient atteint des niveaux inégalés durant le confinement, l’été et l’automne ont plutôt entraîné un certain relâchement, notamment dans des catégories de Français particulièrement réfractaires aux gestes barrières comme les jeunes et les anti-masques. Mais encore ?

L’étude Ifop pour Unbottled réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 6 au 7 octobre 2020 auprès d’un échantillon de 1 014 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine, montre que l’analyse des catégories des Français relâchant particulièrement leurs efforts montre que cette baisse de respect des règles de base en matière d’hygiène des mains affecte particulièrement les jeunes. Ainsi, c’est dans cette catégorie de Français déjà très « réfractaires » à l’application des gestes barrières que les évolutions (à la baisse) sont les plus fortes : – 14 points chez les 18 à 24 ans et -25 points chez les 25 à 34 ans en ce qui concerne le lavage systématique en rentrant de son domicile ; – 28 points chez les jeunes de moins de 25 ans et -25 points chez les 25 à 34 ans en ce qui concerne le lavage avant de passer à table. En pratique, actuellement, 50% des 18-24 ans et 47% des 25-34 ans se lavent les mains systématiquement quand ils rentrent à leur domicile, contre 63% de l’ensemble des Français. Dans le même temps, 39% des 18-24 ans et 46% des 25-34 ans se lavent les mains avant de passer à table, contre 65% des Français. Pour François Kraus, directeur du pôle Actualités de l’ifop, « si la COVID 19 a mis en évidence le rôle de l’hygiène des mains dans la lutte contre le manuportage (transmission du virus par le contact des mains), ce virus n’est pas pour autant à l’origine d’une révolution dans la culture hygiénique des Français. Certes, la notion de « gestes barrières », inconnue du grand public il y a encore un an, semble être entrée dans les esprits, et les taux d’observance en matière de lavage des mains ont tous progressé par rapport au début de l’année. Cependant, il est clair que les Français peinent à respecter aussi scrupuleusement les consignes qu’à l’époque du confinement, sans doute parce que le lavage des mains n’est plus aujourd’hui le seul moyen de protection dont ils disposent. Dans un pays où les mauvaises habitudes en matière d’hygiène semblent profondément ancrées dans ‘l’habitus’ culturel de la population, marteler l’idée selon laquelle le lavage des mains – au savon ou au gel hydroalcoolique – est essentiel pour prévenir la transmission des infections virales hivernales reste donc un défi à relever pour les autorités ».