Les Millennials, une génération de job-zappeurs ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 31 Août 2018 à 08:11
Les Millennials sur le marché du travail, quelles attentes ?
Que fait la jeune génération sur le marché de l'emploi ? À en croire de plus en plus d'études, régulièrement, elle zappe et change de boîte ! Mais comment expliquer ce phénomène ? Michael Dias, fondateur de l'agence Spitch, dévoile quelques pistes.

Au quotidien, vous le savez si vous nous lisez régulièrement, la rédaction d’Air of melty se donne pour mission de vous aider à mieux les moins de 35 ans. Dans cette logique, nous vous présentons régulièrement les caractéristiques de la génération Y ainsi que les points les plus marquants concernant la Génération Z. À ce sujet, nous vous parlions il y a peu du fait que la génération Y serait une génération de vieux jeunes, en sortant nettement moins que ses aînés et en préférant les soirées plus calmes à la maison. Aussi, régulièrement, nous vous parlons de la position des jeunes sur le marché de l’emploi, en évoquant par exemple leur rythme de travail très particulier. Aujourd’hui, on se demande si la jeune génération ne constituerait pas une grande génération de job-zappeurs, à savoir « ces profils qui changent très souvent d’entreprise (c’est-à-dire au bout de bien moins de 4 ans, durée moyenne dans un poste en 2014 selon l’édition 2015 de l’étude MobiCadres Nominations/Deloitte) » selon Monster. On vous en a déjà parlé, une majorité de jeunes souhaiterait changer d’entreprise d’ici 2 ans. Mais pourquoi au juste ? Qu’est-ce qui incite ces moins de 35 ans à lâcher aussi rapidement leur emploi ?

Michael Dias, fondateur de l’agence Spitch, a tenté d’apporter une réponse à cette question en rédigeant une tribune sur le blog du Huffington Post. Verdict, selon lui, « la génération Y continuera de démissionner tant que l’on sera incapable de faire le bon diagnostic et réorganiser le travail de façon à s’adapter aux modes de vies d’aujourd’hui ». Plus précisément, le professionnel explique que, le premier problème auquel se confronte la jeune génération, c’est le fait qu’elle a grandi en pensant qu’elle pouvait avoir tout ce qu’elle veut. « C’est la culture de la télé, du jeu vidéo, des publicités vantant des gratifications sans fin, de la consommation comme réponse à toutes les frustrations. Ces générations ont été formatées, valorisées pour consommer toujours davantage. Une fois arrivés dans l’entreprise, la stimulation à laquelle ils ont été habitués disparaît. Ils se rendent très vite compte qu’ils ne sont pas si spéciaux, qu’il est difficile de se voir valorisé pour ce que l’on fait. On leur demande de réaliser des choses pas toujours intéressantes, souvent rébarbatives, peu stimulantes mentalement et les promotions demandent du temps. Très loin du potentiel qu’ils avaient envisagé pour eux-mêmes ».

Aussi, selon lui, le smartphone a « ruiné notre capacité de concentration », au niveau professionnel comme privé. « Toujours à l’affût d’un sms, d’un mail, d’une notification en tout genre, nous n’hésitons plus à interrompre une conversation IRL (in real life) pour checker une quelconque newsletter qui vient de tomber. La dopamine de la distraction permanente rendant tout le reste moins attractif et l’entreprise en premier lieu ». Enfin, la jeune génération est indéniablement une génération impatiente. « Vous souhaitez acheter un produit, Amazon vous livre le jour-même. Vous souhaitez voir une série, connectez vous sur Netflix. Vous voulez rencontrer quelqu’un ? Plus besoin d’apprendre à se tenir, gérer le stress des premières conversations, de la séduction. Swipez à droite sur Tinder et basta ! « . En cela, il devient de plus en plus inconcevable pour la jeune génération d’attendre dans l’entreprise pour recevoir une gratification. En cas d’insatisfaction, la jeune génération zappe et passe à autre chose. D’où la naissance d’une génération de job-zappeurs !