Marketing d’influence : Revolvr, « Soyez prêt à être audacieux, transparent et à l’écoute » (EXCLU)

Par Céline Pastezeur - Publié le 18 Oct 2018 à 09:33
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Où en êtes-vous dans votre stratégie de marketing d'influence ? Si vous avez des questions en la matière, peut-être qu'Emmanuelle Pelloux et Amandine Fornot, co-fondatrices de l'agence REVOLVR, ont les réponses qui vous permettront de vous lancer. On les a interrogées sur toutes les choses à savoir concernant cette stratégie marketing.

En cette année 2018, pas une semaine ne passe sans que l’on parle du marketing d’influence, qui a plus que jamais la cote. Et pour cause, à l’heure où les stars du digital ont une influence désormais plus forte que celle des célébrités issues de l’industrie mainstream sur la jeune génération, c’est une certitude, le marketing d’influence représente un enjeu de taille que ce soit cette année comme les années à venir. À ce sujet, après vous avoir révélé que les Millennials font un peu moins confiance qu’avant aux influenceurs et après vous avoir fait savoir que les influenceurs sont jugés comme étant trop positifs pour être honnêtes, nous avons posé quelques questions à deux expertes en matière de marketing d’influence : Emmanuelle Pelloux et Amandine Fornot, co-fondatrices de l’agence REVOLVR.

Air of melty : En quelques mots, quel est l’enjeu actuel autour des Millennials sur le marché du marketing ?

Emmanuelle Pelloux, co-fondatrice de l’agence REVOLVR : Aujourd’hui, il est capital pour les marques de réussir à se reconnecter avec cette cible digitalisée, éduquée aux pratiques marketing et à la recherche d’authenticité. Comme toute génération qui a eu ses codes, la technologie évolue (smartphone, internet), ce qui crée de nouveaux usages. Les professionnels doivent s’adapter comme chaque génération, le changement est surtout une accélération de ce changement …

Amandine Fornot, co-fondatrice de l’agence REVOLVR : L’enjeu c’est de les suivre déjà mais surtout d’avoir un train d’avance sur eux. Ils sont autodidactes, sont pros dans des domaines très tôt et connaissent le business, ce qui n’était pas le cas de notre génération, où on faisait plus les choses pour s’amuser sans sérieux.

-Air of melty : Quel rapport ont actuellement les jeunes avec les influenceurs ? Une récente étude a montré qu’ils leur font un peu moins confiance que par le passé…

EP : Ils sont surtout plus aguerris aux stratégies que les marketeux/communicants mettent en place pour des marques via les influenceurs mais cela ne remet pas en question le pouvoir de prescription d’un influenceur. C’est le rapport que l’influenceur a crée avec sa communauté qui importe, que se soit un look, un produit cosmétique, un restaurant, une destination de vacances … si cela donne envie, la transformation achat aura lieu !

AF : Tout dépend du domaine ! Dans le jeu par exemple c’est toujours le cas, la beauté via youtube aussi est une thématique très lucrative. Je pense que les jeunes ont surtout beaucoup plus de supports où s’inspirer. Ils sont affranchis très tôt et osent beaucoup plus toucher à tout, porter des vêtements originaux, jouer avec leur image leur est très familier. Du coup ils pensent ne plus avoir à apprendre de qui que soit mais ils s’inspirent quand même encore d’icônes.

-Air of melty : Quelles sont les clés d’une bonne collaboration entre une agence, une marque et des influenceurs ?

EP : L’authenticité/affinité, il faut que l’histoire proposée soit crédible pour justement ne pas perdre la confiance de son audience.

AF : L’affinité et la crédibilité. Tout doit être cohérent, de ce qu’on fait faire à l’influenceur à ce qu’on lui fait dire au sujet de la marque.

-Air of melty : Comment bien choisir l’influenceur qui correspond à sa marque (valeurs, communauté, etc…) ?

EP : Il ne faut justement pas minimiser la phase d’identification pour proposer une histoire cohérente/affinitaire. Ce n’est pas un outil avec un algorythme qui peut vous proposer un matching à l’instar des agences de mannequins qui opérent toujours des castings sauvages. Un outil ne peut pas analyser la personnalité, savoir si il y aura affinité avec la marque.

AF : L’affinité, ce n’est pas qu’un question de chiffres, d’abonnés, de reach. Travailler avec un influenceur, en apparence, c’est facile, tu lui envoies un MP (message privé, NDLR) et tu le payes. En réalité, c’est beaucoup plus compliqué, cette pratique est exactement ce qu’il ne faut pas faire.

-Air of melty : De manière générale, quels conseils donnez-vous aux marques qui veulent communiquer auprès des jeunes en misant sur l’influence marketing ?

EP : Soyez prêt à être audacieux, transparent et à l’écoute ! Terminée la communication descendante (TV, Radio), cette génération est dans l’interaction !

AF : Ne le faites pas vous-même à moins d’avoir une équipe jeune qui maîtrise le sujet, connait l’intimité de la plupart des influenceurs et en perso également pour être au plus juste sur son affinité avec le projet et sa crédibilité auprès des jeunes.

-Air of melty : Selon vous, comment l’influence marketing va-t-il évoluer ces prochains mois et ces prochaines années ? Des changements sont-ils en cours ?

EP : Il va y a voir un recentrage sur les profils authentiques ! Et j’espère une utilisation plus maligne de la micro-influence.

AF : Le chiffre va laisser place à l’authenticité et on va bientôt pouvoir avoir un ROI clair net et précis sur la prescription des influenceurs. Nous travaillons actuellement sur le sujet.