Netflix passe officiellement à la publicité, les jeunes prêts à dire oui ?
C’est un fait, au quotidien, la jeune génération passe beaucoup de temps sur les services de streaming. Dans les faits, une récente étude menée par YouGov a révélé que 29% des 18-24 ans regardent entre 1 et 5 heures de contenu en streaming par semaine en France. En parallèle, 16% des 18-24 ans consomment entre 6 et 10 heures de contenu en streaming par semaine, toujours dans l’Hexagone. Qu’ils optent pour Netflix, Disney+, Amazon Prime Video ou encore Apple TV+, les jeunes sont prêts à payer un abonnement chaque mois pour accéder à leurs contenus préférés. Mais tout pourrait bien changer au cours des mois à venir : au mois de mars, The Walt Disney Company annonçait qu’il prévoyait de lancer avant la fin de l’année une formule de Disney+ proposée à un tarif plus avantageux mais intégrant de la publicité. Dans le même temps, Netflix a fait exactement le même genre d’annonce, en faisant savoir à ses employés que la publicité pourrait s’inviter en cette année 2022. Depuis, les choses sont devenues bien concrètes : c’est le 3 novembre prochain que Netflix lancera son nouvel abonnement avec de la publicité dans douze pays, dont la France.
En pratique, l’abonnement le moins cher coûtera 5,99 euros pour le tarif « Essentiel » avec pub (soit 3€ de moins que la formule de base sans pub) et comportera des spots de 15 à 30 secondes, diffusées au début et au milieu des programmes. Les programmes pour enfants ne seront initialement pas concernés et pour certains films récents, les annonces seront plus longues, mais diffusées seulement au tout début. En matière de ciblage, les annonceurs pourront choisir les pays et le genre (comédie, action, documentaire…) et exclure certaines caractéristiques (violence, nudité…) selon le modèle prédominant à la télévision traditionnelle. Dans ce contexte, une question se pose : les jeunes sont-ils ouverts à cette évolution de leurs services préférés vers du freemium plutôt que du premium ? Pas tous. En tout cas, NPA Conseil et Harris Interactive ont interrogé les Français sur l’intérêt que suscitaient de leur part ces deux initiatives : dans un cas comme dans l’autre, un tiers environ des abonnés actuels à Netflix et Disney+ se déclare intéressé par ces formules, et deux tiers pas.
La majorité des Français préfèrent donc garder un accès premium à leurs plateformes préférées et ne pas voir la publicité débarquer sur ces services. Mais certains pourraient bien, à l’inverse, se laisser tenter par ces plateformes justement grâce à l’arrivée de la publicité : toujours selon l’étude menée par NPA Conseil et Harris Interactive, 15% de ceux qui ne sont pas clients de ce genre de services vidéo pourraient franchir le pas à la faveur de la nouvelle option. Et les jeunes Français pourraient bien être ceux qui se montrent le plus ouverts à ce genre de nouveauté.
Il y a quelques années, The Trade Desk avait déjà mené une étude sur le sujet : verdict, près de 46% des 18-34 ans déclaraient à l’époque préférer un abonnement gratuit financé par des publicités tandis que 23% préféraient privilégier un service de streaming moins cher avec quelques publicités. Dans le détail, toujours selon cette étude menée en 2020, 33% des 18-34 ans interrogés accepteraient la publicité sur un service de streaming pour disposer d’un service moins cher (33%) ou gratuit (47%). Aussi, 24% y seraient ouverts si leur temps de visionnage leur permet de gagner de l’argent et 18% pour un accès rapide au contenu. Mais, tout de même, 44% continueraient de privilégier un abonnement sans publicité. Alors, pub ou pas pub, il va falloir se faire une raison, celle-ci débarquera bientôt sur les plateformes vidéo !