Mobile : Gabsee, « On permet aux utilisateurs de s’exprimer pleinement à travers des avatars en réalité augmentée » (EXCLU)

Par Céline Pastezeur - Publié le 11 Mai 2017 à 11:25
L’application commence à faire parler d’elle !
A l'heure où la réalité virtuelle débarque en force dans la vie quotidienne des jeunes, l'application Gabseee entend transformer cette nouvelle technologie en moyen de communication. Lucas Bouyoux, co-fondateur de la plateforme, a accepté de répondre à nos questions.

Vous le savez certainement si vous nous lisez régulièrement, à l’heure où le mobile occupe une place centrale dans le quotidien des jeunes, il occupe également une place de choix dans la ligne éditoriale d’Air of melty, qui se fait un plaisir de vous présenter au quotidien les applications qui pourraient prochainement concurrencer Snapchat, Instagram ou encore Tinder dans le cœur des moins de 30 ans. Aujourd’hui, focus sur un service qui mise sur l’une des tendances fortes de 2017 en matière de vidéo selon Aol : la réalité augmentée. Lucas Bouyoux, co-fondateur de Gabsee, nous dit tout sur cette plateforme d’un nouveau genre.

-Air of melty : Comment et quand est née la start-up Gabsee ? Quel a été l’élément déclencheur ?

Lucas Bouyoux, co-fondateur de Gabsee : Avec Arthur, on s’est rencontrés il y a un peu plus d’un an, lors d’un programme d’entrepreneuriat à UC Berkeley. On était tous les deux passionnés par la Réalité Augmentée et on a commencé à faire de nombreux tests d’appli de messagerie avec cette technologie. On est ensuite rentrés à Paris et on a rencontré Bruno — ingénieur spécialisé en Réalité Augmentée. Il a tout de suite rejoint l’aventure. Un soir, on a tous les trois revu l’épisode 4 de Star Wars et dans ce film, il y a une scène où les personnages jouent à une sorte de jeu d’échecs. Sauf qu’à la place des pièces, ce sont des hologrammes super fun qui se battent. Ça nous a pas mal marqué et on s’est dit que cela pouvait être génial de s’exprimer à travers nos propres hologrammes. C’est comme ça que Gabsee est né !

-Air of melty : Peux-tu nous présenter le principe et le fonctionnement de cette nouvelle appli mobile ?

L.B : C’est simple, on veut libérer la folie des gens ! On a tous en nous une part de folie que l’on n’arrive pas à assumer, alors on l’enfouit un peu. Si, d’un coup, j’ai envie de me mettre à danser dans un café, je ne vais pas le faire, parce que les gens autour de moi vont me trouver bizarre. Et ça, c’est super frustrant ! On veut casser toutes les limites à l’expression. On permet aux utilisateurs de s’exprimer pleinement à travers des avatars en réalité augmentée. Concrètement, notre appli mobile Gabsee permet de créer son avatar, de le placer dans l’environnement réel autour de soi et de lui faire faire tout ce qu’on aimerait faire nous-même. On réalise ensuite une vidéo qu’on peut après partager sur les réseaux sociaux.

-Air of melty : En tant que membre de la génération Y, êtes-vous de gros consommateurs de réseaux sociaux à la base ? Dans lesquelles vous retrouvez-vous le plus et pourquoi (Snapchat, Instagram, Facebook, Twitter…) ?

L.B : On est en effet d’assez gros consommateurs de réseaux sociaux. Difficile de dire dans lesquels on se retrouve le plus… Disons qu’on les utilise pour des usages très différents. Facebook, c’est surtout pour les conversations messenger et les groupes. Twitter, plutôt à usage professionnel et pour se tenir au courant de l’actualité. Instagram, c’est pour les « belles » photos et Snapchat c’est pour les délires entre potes et montrer des choses qu’on préfère ne pas trop garder ! Après, c’est vrai qu’on aime particulièrement Snapchat pour son aspect innovant et ultra fun.

-Air of melty : Justement, Snapchat vient de lancer ses World Lenses, qui sont des filtres en 3D. Avez-vous peur de la concurrence, à l’heure où tous les réseaux sociaux semblent s’intéresser à cette thématique ?

L.B : Au contraire, c’est génial ! Pendant le F8, Facebook a aussi clairement prouvé que la réalité augmentée était au coeur de sa stratégie. On est super contents de toutes ces nouvelles. Ces grands acteurs permettent d’accélérer la démocratisation de la réalité augmentée sur mobile. Les filtres 3D de Snapchat sont amusants mais restent une fonctionnalité de l’appli parmi tant d’autres, donc on ne les considère pas comme de la concurrence directe à Gabsee. L’expression à travers des avatars est le cœur de notre appli et nous développons tout un écosystème autour.

-Air of melty : Vous avez déclaré avoir de nombreux feedbacks sur la version bêta de l’appli, quels sont-ils ? Quels sont les ressentis des premiers utilisateurs ?

L.B : D’abord on a été nommé appli iOS de la journée sur Product Hunt et on a eu de super retours médiatiques (The Verge, Mashable). Ça nous a permis d’avoir très rapidement une grande visibilité sur notre version beta. L’appli est encore en développement et — au-delà des retours des utilisateurs qui souhaiteraient avoir plus de possibilités de personnalisation et plus d’animations — on a eu des feedback ultra positifs et encourageants ! Les utilisateurs adorent le concept et s’attachent à leur « mini-soi », ils commentent le monde qui les entoure et leur quotidien à travers leur avatar.

-Air of melty : Quelle est votre ambition pour l’année 2017 (levée de fonds, nombre d’utilisateurs, etc) ?

L.B : On souhaite atteindre plusieurs millions d’utilisateurs d’ici la fin de l’année. Pour en arriver là, nous devons avancer rapidement et suivre une roadmap claire pour l’appli. On a plein d’améliorations et de super choses à venir. Par ailleurs, on commence notre levée de fonds Seed aux Etats-Unis et en France.

-Air of melty : En tant que jeune entrepreneur, que retiens-tu de ton expérience et quels conseils donnerais-tu aux jeunes qui veulent se lancer mais n’osent pas encore complètement ?

L.B : Je pense que l’important dans la vie, c’est de faire ce que l’on a envie et surtout, ce qui nous passionne. Je n’ai jamais été partisan de la solution de facilité et l’entrepreneuriat n’est clairement pas la voie la plus simple. D’un point de vue émotionnel, c’est vraiment les montagnes russes, pour toute l’équipe. Mais, au final, aucun de nous trois ne regrette d’avoir fait ce choix, même dans les moments les plus durs. Du coup, mon conseil serait : si vous êtes passionnés, motivés et bosseurs… lancez-vous ! Je n’ai jamais entendu quelqu’un dire qu’il regrettait d’avoir créé sa boîte — car il y a toujours quelque chose à apprendre. En revanche, j’ai très souvent entendu l’inverse.