Mobile : L’addiction numérique chez les jeunes, nouveau phénomène de société décrypté

Par Céline Pastezeur - Publié le 16 Juin 2014 à 16:00
Tous les écrans sont bons à prendre pour les jeunes !
Air of melty vous l’a souvent dit, pour les marques souhaitant s’adresser aux jeunes, une communication efficace passe souvent par le terminal du mobile, fortement sollicité par les moins de 25 ans, qui peuvent le consulter jusqu’à 50 fois par jour. En fait, les jeunes seraient tellement accros à leur smartphone et à leur connexion internet que cela inquiète les psychiatres et psychologues. Décryptage par ici !

En fin de semaine dernière, Air of melty vous apprenait que près d’un jeune sur deux poste des photos sur les réseaux sociaux via son smartphone. De la même manière, près de sept jeunes sur dix écoutent de la musique via leur mobile. En fait, c’est bien simple, les moins de 25 ans passent souvent la journée accrochés à leur téléphone portable, quoi qu’ils fassent. Et si le terme ‘accrochés’ parait quelque peu exagéré, c’est pourtant la tendance qui commencerait à se faire remarquer : en Asie, et notamment à Singapour, des psychiatres commencent désormais à militer pour que l’addiction aux smartphones soit reconnue comme un trouble psychologique. Accro au mobile les jeunes ? De moins en moins un fantasme, le phénomène deviendrait une réalité.

Adrien Wang, psychiatre au centre médical de Gleneagles, s’est confié à l’AFP pour parler de l’un de ses récents cas, un étudiant de 18 ans dont les symptômes étaient extrêmes : « Il n’était pas rasé, maigre, les cheveux longs, ne s’était pas douché depuis plusieurs jours. Il avait l’air d’un sans-abri, dans un des pays au niveau de vie parmi les plus élevés du monde ». Si ces cas extrêmes se montrent bien évidemment rares, Tan Hwee Sim, psychiatre à la clinique Rezilienz Mind de Singapour, a, de son côté, confié avoir vu ses patients évoluer : alors qu’elle traitait autrefois des sujets presque essentiellement dépendants aux jeux vidéos, elle prend désormais en charge de plus en plus de jeunes accros aux réseaux sociaux et aux vidéos en ligne, qu’ils consultent depuis leur mobile. D’ailleurs, fort de ce constat, Facebook vient d’intégrer la vidéo sur Facebook Messenger, en vue de justement renforcer sa stratégie mobile, à l’heure où certains jeunes passent 17 heures par jour connectés aux réseaux sociaux.

Les termes « text-neck » et « i-neck » ont même fait leur apparition pour évoquer des douleurs dans la nuque liées à la mauvaise position lors de l’utilisation de mobiles. Face à l’ampleur du phénomène, des centres de traitement pour les jeunes accros à l’internet ont ouvert en Corée du Sud, en Chine et à Taïwan. Trisha Lin, professeur assistante en communication à l’Université technologique de Nayang, met ainsi en garde contre une utilisation à un âge précoce des nouvelles technologies, qui décuple le risque de développer une dépendance, de s’isoler et de « décrocher » à l’école. « C’est comme la télévision avec la baby-sitter, en pire, parce que si la télévision était seulement à la maison, maintenant vous avez des écrans avec vous partout », a-t-elle ainsi déclaré à l’AFP. Attention au mobile, ça risque bien de monter à la tête, même si ces différents propos paraissent tout de même bien éloignés de ce que l’on voit par chez nous !