Momo Challenge, InMyFeelings Challenge, à quel point les défis font partie de la vie des Millennials ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 28 Sep 2018 à 10:02
Quel type de contenu de marque attendent les Millennials et les Z en 2021 ?
Chaque moi ou presque, un challenge toujours plus fou que le précédent vient occuper les jeunes sur Internet. Mais qu'illustrent réellement ces défis en tout genre qui animent le coeur et le quotidien des moins de 30 ans, pour le meilleur et souvent pour le pire ?

Vous le savez, régulièrement, la rédaction d’Air of melty vous présente les défis qui animent la toile et font réagir la jeune génération. Et, ces derniers mois, il y a eu de quoi faire en la matière ! Ainsi après vous avoir parlé du In My Feelings Challenge, un défi qui cartonnait et qui inquiétait pendant l’été 2018, nous avons eu affaire il y a quelques semaines à peine au Momo Challenge, un nouveau défi mettant la pression aux jeunes pour réaliser des actions sous forme de chantage. Mais à quel point les jeunes, friands de défis en tout genre, voient-ils leur quotidien influencé par ces phénomènes internet ? Le journal La Croix s’est posé la question cette semaine. Ou, plutôt, il a posé des questions à David Le Breton, sociologue spécialisé dans la jeunesse, qui a expliqué que le fait que les jeunes se mettent en danger dans le cadre de certains défis fous ne montre pas que les challenges créent un mal-être dans le cœur des jeunes. En réalité, ceux qui se plongent dans des cas extrêmes ne font qu’illustrer un mal-être qu’ils ressentent déjà. « Ces jeux font essentiellement des ravages chez ceux qui sont en difficulté, en souffrance; qui ont vécu des épisodes difficiles qu’ils ne parviennent pas à évacuer, à dépasser ».

Heureusement, cela ne représente pas l’ensemble de la jeune génération, loin de là. Aussi, comme l’a expliqué Vanessa Lalo, psychologue spécialiste des nouveaux médias numériques, au site Sputnik News en début d’année, la popularité des défis en tout genre trouve avant tout son succès dans le fait que les jeunes recherchent aujourd’hui à obtenir la reconnaissance de leurs pairs. « On est dans une société de l’image et on cherche beaucoup la reconnaissance extérieure de ses pairs, de ses communautés. Le fait qu’on cherche à se faire approuver par un certain nombre de personnes peut entraîner dans un mécanisme qui nous dépasse ». À tout cela, s’ajoute le fait que les moins de 25 ans font preuve d’une insouciance certaine. « Les adolescents pensent que tout est possible. […] Il faut avoir en soi une faille dans le sentiment de sa valeur et avoir, de ce fait, un besoin pathétique de reconnaissance », analyse ainsi Claude Halmos, psychanalyste interrogée par France Info. Il faut enfin comprendre que, pour cette génération, « Internet et la réalité ne sont pas deux choses différentes mais une continuité l’un de l’autre ». En cela, ils peinent parfois à comprendre que ce qu’ils voient en ligne ne devrait pas forcément se reproduire dans la vie réelle. Mais quelque chose nous dit qu’il faudra encore du temps pour que cela soit intégré…