Quel est le vrai rapport des Millennials à l’écologie ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 06 Jan 2020 à 13:14
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Sans aucun doute, pour les plus jeunes comme pour les autres, l'année 2020 sera axée sur le plan de l'écologie. À ce sujet, une étude réalisée par le CREDOC pour l’ADEME, l’Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie, vient de faire le point sur le comportement parfois paradoxal des Français âgés de 18 à 35 ans sur le plan de l'écologie.

En 2019, l’engagement sur le plan de l’environnement a occupé le devant de la scène tout au long des 12 mois de l’année, ou presque. À l’heure où pas moins de 8 jeunes sur 10 se disent inquiets pour la planète, il sont tout aussi nombreux à attendre des marques qu’elles s’engagent pour contribuer à la protection de l’environnement. Ils sont aussi plus d’un sur deux à se dire prêt à changer leur mode de vie pour consommer de façon plus responsable et plus écologique. Pour les aider à miser sur les bonnes actions, le collectif « On est prêt », alias le mouvement écolo des YouTubeurs, a récemment lancé sa deuxième saison pour engager la jeune génération en l’encourageant par exemple à moins prendre l’avion. Aujourd’hui, c’est une étude réalisée par le CREDOC pour l’ADEME, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie et publiée en décembre 2019, qui nous permet de mieux comprendre le rapport des jeunes Français à l’écologie, en mettant en lumière les actions qu’ils réalisent au quotidien et celles qui restent à améliorer. L’occasion de voir que la jeune génération est très paradoxale, en étant écolo mais aussi consumériste.

Dans un premier temps, l’étude en question met en lumière le fait que chez les 18-30 ans, l’environnement est devenu un sujet majeur, en tête des préoccupations (32 % des réponses), devant l’immigration (19 %) et le chômage (17 %). Plus précisément, c’est le réchauffement climatique (41 %) et la disparition d’espèces végétales ou animales (39 %) qui inquiète cette cible. Alors, comment inverser la tendance ? En s’engageant en tant que bénévole ou en manifestant pour le climat. Ainsi, d’après le CREDOC, en 2016, seuls 3% des 18-30 s’engageaient de cette manière. En 2019, ils étaient près de 12%. Pour autant, les jeunes semblent avoir du mal à moins consommer. Comme l’explique Jörg Muller, chercheur au CREDOC, « le plaisir que procure la consommation est extrêmement important pour eux. On est face à des jeunes assez individualistes, extrêmement attachés à un paradigme libéral de consommation. Ce n’est pas que pour satisfaire leurs besoins qu’ils achètent aussi frénétiquement, cela leur procure une sensation de bien-être, c’est comme une addiction. Ils sont tiraillés entre ce comportement irrationnel et de l’autre côté, la conviction qu’on ne peut pas continuer ainsi ». Les jeunes sont par exemple 30% à attendre les soldes avec impatience, contre 18% pour l’ensemble de la population. Et ils sont 56% seulement à chercher à prolonger au maximum la durée de vie de leurs achats.

Cette tendance se vérifie également pour les voyages. Dans ce contexte, 28% des 18-24 ans déclarent par exemple avoir pris l’avion deux fois ou plus au cours des douze derniers mois. Dans le meme temps, si on les compare à l’ensemble de la population, les 15-24 ans font moins d’efforts pour trier leurs déchets (64% pour les 18-24 ans contre 80% pour l’ensemlbe de la population), choisir des produits avec peu d’emballage (35% vs 41%), acheter des légumes de saison (44% vs 64%), éteindre leurs appareils électroniques au lieu de les laisser en veille (49% vs 54%), etc. En revanche, les plus jeunes sont plus nombreux que la moyenne à utiliser les transports en commun plutôt que la voiture (42% vs 33%). À chacun sa manière d’agir pour une planète plus verte, le temps presse !