Quelle sexualité pour les jeunes Français en 2021 ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 05 Juil 2021 à 11:19
Le consentement, une notion-clé dans la sexualité des 18-30 ans
L'été sera-t-il déconfiné sur tous les plans pour les jeunes Français ? Une nouvelle étude menée par HEYME s'intéresse à la sexualité des 18-25 ans et fait le point sur l'impact de la pandémie sur cet aspect de leur vie.

On l’a dit, l’été 2021 s’annonce libéré sur le plan de la sexualité. À l’heure du Revenge Dating qui entend venir compenser des mois de frustration et de vie sociale limitée, les jeunes Français sont nombreux à vouloir multiplier les rencontres. À ce sujet, la première mutuelle dédiée aux jeunes, HEYME, a mené un sondage auprès de 2 043 jeunes âgés de 18 à 24 ans pour en savoir plus sur leur manière de vivre la sexualité en cette période de crise sanitaire. Verdict, on note dans un premier temps que la majorité des jeunes a vu le nombre de ses rapports sexuels rester inchangé, ou bien diminuer, et près de la moitié d’entre eux n’a eu qu’un partenaire sexuel au cours de l’année 2020 (« un seul partenaire » : 48,9%). On note par ailleurs avec intérêt que les applications de rencontres arrivent devant les rencontres dans le contexte professionnel ou étudiant. (Cercles sociaux 24,5%, Applications de rencontres 18,3%, Travail / Etudes 10,9%), ce qui confirme bien que la manière de séduire a bien changé avec la pandémie de Covid-19. En marge de cela, on note que 26% des jeunes se sont fait moins dépister pendant la période de confinement.

Concernant l’ensemble de la sexualité des jeunes Français, l’étude menée par HEYME révèle que plus d’1/3 des jeunes a ressenti une pression sociale liée à son premier rapport sexuel, dont 41,2% de femmes contre 26,1% d’hommes. Le premier rapport sexuel se déroule dans un contexte de découverte amoureuse puisque les jeunes déclarent à 71,3% que leur première fois s’est déroulée avec leur copain.ine de l’époque. Une première fois qui a lieu plus tôt que l’âge traditionnellement observé dans les enquêtes nationales sur le sujet, puisque les répondants indiquent avoir eu leur premier rapport en moyenne à 16 ans et demi (16,8 ans pour les garçons et 16,4 ans pour les filles contre 17,4 pour les garçons et 17,6 ans pour les filles dans un sondage INPES de 2010). Concernant leur orientation sexuelle, les jeunes ne souhaitent pas être enfermés dans une unique « case ». Ainsi, 2,1% d’entre eux ne définissent pas leur orientation sexuelle et 3,1% se déclarent pansexuel.les quand 80,7% se déclarent hétérosexuel.les et 9,6% bi, devant les personnes se déclarant homosexuelles (3,5%). Concernant les pratiques, le sondage nous indique que près d’un jeune sur 10 a déjà utilisé des produits psychoactifs pendant et pour les relations sexuelles. Mais aussi que près de deux jeunes sur 10 ont déjà pratiqué le sexe à plus de deux. Quant aux pratiques tarifées, si la majorité des personnes interrogées n’y a jamais eu recourt, 4% des répondants a déjà été client de la prostitution, 1,2% s’est déjà prostitué et 1% a déjà été escort. En marge de cela, on note que plus de 7 jeunes sur 10 ont une vision claire de ce qu’est le consentement. Pourtant 56% des femmes interrogées déclarent qu’au cours de leur vie sexuelle, leur consentement a été bafoué ou non respecté.

Pour 74,3% des personnes interrogées « obtenir le consentement, c’est lorsqu’il n’y a pas d’ambiguïté dans le comportement de la personne ». Dans la même veine, on observe que 82% des répondants font attention voire très attention au consentement de leur partenaire avant et pendant un rapport sexuel. Malgré cette bonne maitrise de la définition de consentement, 1/3 des répondants au sondage, soit 619 personnes, déclarent que leur consentement a été bafoué au cours de leur vie sexuelle, 80% sont des femmes. L’un des autres enseignements de ce sondage est la variété des pratiques sexuelles explorées par les jeunes : 55,2% d’entre eux consomment des contenus pornographiques de façon régulière (entre 1 fois par jour et une fois par semaine). À cette consommation de pornographie, il faut ajouter la pratique régulière de la masturbation, qui concerne 76,2% des personnes interrogées (entre une fois par jour et une fois par semaine). Aussi, près de la moitié du panel interrogé a acheté un sex toy (46%) pendant la période de confinement et près de 80% indique que leur utilisation a contribué à leur épanouissement sexuel. Enfin, on notera que, en matière de prévention et de dépistage, l’usage du préservatif n’est pas systématique lors d’un rapport avec un nouveau partenaire : 1/4 des jeunes interrogés ne l’utilise pas systématiquement en cas de changement de partenaire. Le premier motif invoqué est le problème d’équipement en préservatif, devant une certaine confusion entre protection et contraception.