Slacktivisme ou activisme, la nouvelle forme d’engagement social des jeunes décryptée

Par Céline Pastezeur - Publié le 14 Avr 2014 à 16:00
Les jeunes sont plus engagés qu’on ne le pense !
A l’heure actuelle, lorsque l’on parle de l’engagement des jeunes dans les causes sociales, le terme de ‘slacktivism’ revient régulièrement, suggérant que les moins de 30 ans ne s’impliquent pas réellement. Une étude qui se penche sur les jeunes Américains vient de prouver le contraire. Alors, comment s’engagent vraiment les jeunes ? Décryptage par ici !

Il y a deux semaines, dans sa rubrique Hot Topics réalisée avec l’aide de meltyMetrix, nous vous révélions que les lecteurs de melty.fr avaient montré un certain intérêt à l’égard des Municipales 2014, même si les jeunes ont été nombreux à s’abstenir de voter. En fait, selon une récente étude publiée par TBWA, ce n’est pas l’envie qui manque aux moins de 30 ans pour s’engager dans la société, simplement, ils le font différemment. En effet, selon l’étude, les jeunes sont en fait plus engagés dans les causes sociales que leurs aînés. Cette idée va à l’encontre de l’idée reçue qui voit les jeunes comme étant des « slacktivists », un terme qui désigne généralement de façon plutôt péjorative des mesures qui n’ont quasiment aucun autre effet sur un problème social que de donner de la satisfaction personnelle aux personnes qui l’ont prise, en leur donnant le sentiment d’avoir contribué à régler un problème même s’il n’en est en fait rien.

L’étude parvient à démontrer que les jeunes adultes de 20 à 28 ans ne peuvent pas être assimilés aux slacktivists puisqu’ils soutiennent activement les causes qui leur sont chères, en faisant bien plus que de se tenir informés et d’en parler avec leurs proches. Ils prennent part à de réelles actions qu’il convient de prendre en compte. Ainsi, les jeunes interrogés déclarent donner du temps et de l’argent aux causes qu’ils soutiennent, tout comme ils participent à des levées de fonds, à des réunions et à divers événements qu’ils organisent et mènent parfois. Aussi, en lien avec la technologie, les jeunes affirment envoyer des mails à leurs représentants, adhérer à des newsletters et participer via des textos aux diverses campagnes de mobilisation. Au total, sept jeunes américains sur dix se déclaraient activistes en 2011 ! Ce chiffre représente une forte hausse par rapport à l’année précédente, durant laquelle seuls 38% des jeunes se disaient engagés.

Les domaines qui attirent le plus l’attention des jeunes sont, à 88%, l’éducation, devant l’accès à l’éducation et le cancer, à 80%, suivi de l’obésité, l’accès aux soins, la conservation de l’énergie et la liberté d’expression (75%). Forts de leur engagement, quatre jeunes activistes sur cinq se disent enclins à consommer des produits conçus par une entreprise qui soutien une cause qui leur tient à cœur et trois jeunes sur quatre considèrent qu’ils ont meilleure opinion des entreprises qui soutiennent des causes sociales. Cette préoccupation touche même leur recherche d’emploi. En effet, trois activistes sur quatre rechercheraient prioritairement une entreprise qui soutient une cause sociale. Un chiffre qui confirme la volonté déjà exprimée des jeunes Français, qui réclament des entreprises plus innovantes et surtout plus éthiques.