Les 18-34 ans, prêts à consulter pour leur santé mentale ou pas ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 20 Juil 2022 à 12:16
La Fondation Boulanger équipe 2 000 étudiants en ordinateurs portables
Dans un contexte de dégradation globale de la santé mentale, quel est le réel état d'esprit de la jeune génération ? Les jeunes Français se sentent-ils prêts à se livrer à des professionnels pour aller mieux ou sont-ils réticents à l'idée de consulter ? Une nouvelle étude fait le point sur le sujet.

La jeune génération, une génération zen et sereine ? On est bien loin de cette réalité ! Plusieurs études l’ont mené ces derniers mois, les moins de 35 ans sont globalement très stressés. Ainsi, on estime que 9 jeunes sur 10 seraient angoissés au quotidien. Plusieurs éléments pèsent sur le moral des Millennials et de la Génération Z : le stress des études, la peur de l’avenir, les inquiétudes liées à la crise sanitaire et à l’inflation actuellement… Bref, les jeunes sont loin d’avoir l’esprit léger. Et même si les réseaux sociaux, notamment Pinterest, s’engagent de plus en plus pour la santé mentale de leurs utilisateurs, la réalité reste que la santé mentale des jeunes est fragile. Et pourtant, peu nombreux sont ceux qui se disent prêts à aller consulter, à en croire une enquête menée par Livi, acteur de la santé en France, et l’Institut Yougov concernant la vision de l’accès aux soins en santé mentale, la place du numérique et les idées reçues sur le rôle des psychologues et psychiatres. Globalement, le tarif (58%), la peur de se dévoiler (32%) et le doute sur l’efficacité (32%) sont les premiers freins qui dissuadent les 18-34 ans de consulter un professionnel de santé. La peur du manque d’échange avec le spécialiste (25%), la méconnaissance du rôle des praticiens (21%) et le jugement de l’entourage (18%) constituent les autres principaux freins à la consultation.

crédit photo : Getty

Un élément important quand on sait que « l’OMS pointait en mars un risque plus élevé de comportements suicidaires chez les jeunes depuis la pandémie. Un aspect confirmé par Santé Publique France dans une note en avril qui fait état d’un niveau élevé des passages aux urgences pour geste suicidaire, idées suicidaires et troubles de l’humeur chez les jeunes, dès 11 ans ». Heureusement il y a de l’espoir : plus d’un jeune sur deux (51%) pense que le développement de la téléconsultation serait un bon moyen pour aider à sauter le pas selon l’étude menée par Livi« Globalement, le numérique peut apporter une réponse adaptée aux problématiques liées à la santé mentale qu’il s’agisse de l’accès aux praticiens ou de l’orientation des patients vers le bon professionnel. Il existe des signes positifs comme les investissements gouvernementaux avec la stratégie d’accélération Santé numérique, dotée de 650 millions d’euros et le renforcement de l’offre en santé mentale chez les acteurs de la téléconsultation. Il est désormais possible de proposer un suivi thérapeutique en ligne aux personnes se trouvant dépourvues de solutions d’accompagnement psychologique dans leur zone d’habitation ou pour une personne qui éprouve des difficultés à sortir de chez elle pour bénéficier d’une prise en charge adaptée à sa pathologie, et donc les réaliser à domicile où elle se sent davantage en sécurité. La téléconsultation en santé mentale a aussi l’objectif de lever les blocages concernant l’appréhension à se faire accompagner par un professionnel et la reconnaissance d’un mal-être et favorise souvent la libération de la parole. En outre, la prise en charge peut aller au-delà de la seule téléconsultation avec le développement des thérapies digitales pour une meilleure prise en charge de la santé mentale », explique Maxime Cauterman, spécialiste en santé publique et médecine sociale et Directeur médical chez Livi.