Les Digital Natives, moins armés que leurs aînés en matière de cybersécurité ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 19 Oct 2022 à 11:40
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Connectés en permanence ou presque, on pourrait penser que les plus jeunes sont les plus armés pour éviter les emails malveillants. Et bien pas du tout, à en croire une nouvelle étude menée par SoSafe.

Amoureux du voyage, les 18-35 ans constituent une génération de Digital Nomads pour concilier périples en tout genre et travail. Mais quand on évoque la jeune génération, on parle surtout d’une génération de Digital Natives, connectés en permanence ou presque, notamment sur leurs réseaux sociaux préférés. Dans ce contexte, on pourrait donc penser que les plus jeunes sont aussi les plus armés en matière de cybersécurité. Et pourtant, contre toute attente, de nouvelles données, publiées aujourd’hui par SoSafe, leader en matière de sensibilisation à la cybersécurité, démentent l’hypothèse bien établie selon laquelle les jeunes sont plus à même de reconnaître les attaques par phishing du fait de leur meilleure connaissance du numérique. En effet, selon SoSafe, les 18-39 ans ont un plus fort taux de probabilité (29%) de cliquer sur un courriel malveillant de type phishing. En comparaison, les utilisateurs plus âgés (50 ans et plus) sont nettement plus prudents lorsqu’il s’agit d’ouvrir des e-mails, avec un taux de clic moyen de seulement 19%. Etonnant, non ?

crédit photo : Getty Images
L’étude menée par SoSafe met également en lumière d’autres tendances. Ainsi, on apprend que les hommes ont tendance à cliquer sur les liens de phishing plus souvent que les femmes : près d’un participant masculin sur quatre (23 %) a ouvert l’un des courriels de phishing de simulation. Chez les participantes, le taux de clics moyen était inférieur à plus de 10%. Par ailleurs, les organisations du secteur public (y compris les organisations d’infrastructures critiques telles que les hôpitaux) semblent être les plus vulnérables aux attaques de phishing avec un taux de clics de 36%. En revanche, le taux de clic moyen dans le secteur industriel n’est que de 19 %. Enfin, dernier chiffre et pas des moindres, 99% des personnes interrogées considèrent que renforcer la prise de conscience, afin que les risques liés à la cybersécurité fassent pleinement partie de la culture de leurs entreprises, sera un aspect important dans l’année à venir. Au sujet de cette étude, le Dr Niklas Hellemann, PDG et co-fondateur de SoSafe, a déclaré : « les cybercriminels déploient aujourd’hui de très nombreuses tactiques psychologiques qui exploitent les émotions humaines comme le stress ou la peur des autorités. Nos données soulignent pourquoi la sensibilisation au large éventail des différentes menaces joue un rôle absolument crucial pour bâtir une culture de la cybersécurité. Même ceux qui pensent avoir une meilleure connaissance de ces risques sont en fait souvent les plus vulnérables. Investir dans des protections technologiques est bien sûr essentiel, mais les entreprises doivent aussi agir dès maintenant pour donner à leurs équipes les moyens de repérer les menaces et de réagir en conséquence. La technologie seule n’est pas suffisante pour protéger les intérêts des sociétés ». Compris ?