Quels tabous en matière de santé pour les jeunes femmes en 2022 ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 07 Mar 2022 à 11:21
Quels tabous en matière de santé pour les jeunes femmes en 2022 ?
A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, Livi, expert en téléconsultation, et l’Institut YouGov donnent la parole aux femmes de 18 à 34 ans sur le thème des tabous de la santé sexuelle. Verdict, la parole doit se libérer sur plusieurs sujets.

Plusieurs études l’ont montré ces derniers mois, la santé mentale des jeunes Français est mise à rude épreuve avec la crise sanitaire qui dure depuis deux ans désormais. Mais du côté des jeunes femmes, les problèmes vont bien au-delà de cela : à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, Livi, expert en téléconsultation, et l’Institut YouGov donnent la parole aux femmes de 18 à 34 ans sur le thème des tabous de la santé sexuelle. Verdict, à l’heure où l’on parle beaucoup de l’importance du consentement au sein de la sexualité des jeunes -et des moins jeunes aussi d’ailleurs-, pour 23%, les problèmes liés à la grossesse et l’avortement représentent le plus grand tabou sexuel. « La promulgation de la loi Veil sur le droit à l’avortement a 47 ans », indique le Docteur Maxime Cauterman, spécialiste en santé publique et médecine sociale et Directeur médical chez Livi. « Malgré tout, la crainte de gêner et de se faire juger est toujours bien présente chez les jeunes générations. Et même après une décision mûrement réfléchie, de nombreuses femmes peuvent ressentir une forte culpabilité face à l’avortement. Cela est notamment lié à notre système de valeurs, à la pression sociale, mais aussi fortement aux histoires de vie individuelles. En 2020, 222 000 IVG ont été enregistrées en France. Les pouvoirs publics doivent s’engager à former davantage de professionnels de santé, à améliorer les conditions d’accès et d’accueil à l’IVG et à développer des campagnes de communication pour mieux informer les jeunes femmes sur leurs droits ».

En marge de l’avortement et de la grossesse, d’autres sujets qui ne sont pas à négliger pèsent sur le moral et le mental des jeunes Françaises. Ainsi, les questions autour des IST/MST (20%), de la sexualité et du plaisir féminin (17%) et des règles (17%) représentent d’autres grands tabous pour la jeunesse française. Et quand on parle de tabou, le terme est bien choisi puisque l’enquête menée par Livi et YouGov met en avant le fait que les jeunes Françaises ont réellement du mal à se livrer sur leur santé intime. Dans les faits, 50% des 18-34 interrogées estiment qu’il est difficile de se confier à son entourage. Or, il est essentiel pour les personnes concernées de savoir vers qui se tourner pour trouver une solution à leurs problèmes. « Tous les problèmes de santé intime nécessitent le conseil de professionnels de santé. Laisser traîner un problème, s’auto-diagnostiquer ou prendre des conseils sur un forum internet par exemple ne sont pas des solutions viables. Le médecin a aussi un rôle de proximité, de confident, où les échanges sont protégés par le secret médical. Je suis convaincu que les services d’e-santé ont leur rôle à jouer. A l’heure où les difficultés pour prendre des rendez-vous médicaux en présentiel s’accroissent, où 11 millions de Français sont touchés par des déserts médicaux et où les urgences sont engorgées avec un doublement des admissions en 20 ans, la prise en charge des patients passent aussi par le numérique pour échanger plus facilement avec un médecin et favoriser l’accès aux soins. L’enquête YouGov montre d’ailleurs que 47% des interrogés pensent que la téléconsultation est un levier pour libérer la parole des jeunes femmes sur leur santé intime et peut permettre de lever un peu les inhibitions à parler de sujets intimes », conclue Docteur Maxime Cauterman.