Yahoo! Mail fait la guerre aux utilisateurs d’AdBlockers en les empêchant d’avoir accès à leurs mails, bonne méthode ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 23 Nov 2015 à 10:18
L’Adblocking sur le mobile, une réalité pour les jeunes ?
La guerre aux AdBlockers aura indéniablement marqué l'année 2015. Aujourd'hui, c'est au tour du service mail de Yahoo de s'inviter dans le combat, avec une mesure radicale : pas de consultation de sa boîte mail tant qu'un logiciel bloqueur de publicité est activé !

La rebellion contre les AdBlockers s’organise toujours un peu plus ! Pas plus tard que ce weekend, la rédaction d’Air of melty vous parlait du fait que la publicité digitale est aujourd’hui un enjeu capital pour les marques. Un enjeu chamboulé par l’apparition des AdBlockers, dont les internautes âgés de 16 à 24 ans sont les plus grands utilisateurs, selon toutes les études parues sur le sujet. Si l’on peut penser que l’utilisation massive de logiciels bloquant la publicité devrait inciter les annonceurs à se poser des questions sur le type d’annonces qu’ils utilisent et qui se retrouvent tant rejetés, la réalité est plutôt que bon nombre d’acteurs du web cherchent aujourd’hui surtout à contourner ces AdBlockers en tout genre. Nous vous en avons déjà parlé, en septembre, YouTube a réussi à contourner AdBlock sur sa plateforme pour les utilisateurs de Google Chrome, tandis que le groupe Axel Springer a également sorti les grands moyens, le mois dernier, pour bloquer ses sites aux adeptes de ce genre de logiciels, en les forçant à le supprimer ou à payer un forfait pour continuer à consulter les contenus du site Bild.de. A présent, c’est au tour de Yahoo Mail de se lancer dans le combat. Le principe ? Simple mais redoutable, les utilisateurs se voient dans l’obligation de désactiver leur Adblocker pour pouvoir consulter leur boîte mail.

C’est un utilisateur d’AdBlock Plus qui a mis en lumière cette action, en expliquant qu’il n’arrivait plus à accéder à sa boîte de réception. « Nous ne pouvons pas charger Yahoo Mail. Veuillez désactiver l’adblocker pour continuer à utiliser Yahoo Mail », expliquait ainsi un message s’affichant sur son écran. Yahoo Mail rejoint donc le club des acteurs qui cherchent à réconcilier « de force » internautes et publicité. Problème, selon un message posté sur le blog d’AdBlock Plus, le problème serait assez facile à contourner pour les adeptes du logiciel. Autre problème, les internautes n’aiment pas être mis devant le fait accompli. S’il sont adeptes de ce genre de logiciel, ce n’est pas parce qu’ils sont allergiques à la publicité, mais parce que celle-ci, telle qu’elle est aujoud’hui, ne leur convient pas. Ou plus. De son côté, le Journal du Net rapporte les propos du géant de l’internet, qui a tenu à justifier cette expérience, qui fait de lui le premier service mail à recourir à une telle action, qui vise aussi bien les utilisateurs de Chrome que de Firefox aux Etats-Unis : « Nous développons et testons continuellement de nouvelles expériences produit. Le test que nous sommes actuellement en train d’effectuer est réalisé sur moins de 1% des comptes Yahoo Mail aux Etats-Unis ».

Mais n’y a-t-il pas d’autre manière de gagner contre les AdBlockers ? Sans doute que si. Interrogée sur le sujet par le site Digiday, Laura Mete Frizzell, directrice générale de l’analytique et du média chez l’agence de marketing digitale 360i, estimait il y a peu que les annonceurs « doivent trouver les moyens d’atteindre ces consommateurs en respectant la façon dont ils ont envie qu’on communique avec eux. Ils font partie d’une audience pour qui une marque peut être pertinente et offrir une utilité ». Tout n’est donc pas perdu pour les annonceurs. D’autre part, comme le révélait le site Influencia il y a quelques semaines, « dans une étude séparée de leur rapport alarmant pour les marques, PageFair et Adobe révèlent que si la moitié des utilisateurs d’AdBlock ne veulent pas croiser la moindre pub sur le web, 67% sont prêts à s’engager avec du texte et des images publicitaires. Interpeller sans être intrusif, voilà le défi pour ne pas prendre ce consommateur irritable pour un benêt ». Compris ?