Instagram, Snapchat, TikTok, Facebook, comment les réseaux sociaux font du bien aux jeunes

Par Céline Pastezeur - Publié le 16 Mar 2020 à 11:07
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À l'heure où l'on pense souvent que les réseaux sociaux dépriment ou réduisent le temps d'attention des jeunes ou encore qu'ils tendent à les rendre un peu superficiels, Elodie Gentina, experte de cette génération, met en lumière les bienfaits de Facebook, Instagram et compagnie auprès de cette cible.

En cette année 2020, c’est plus vrai que jamais, si vous cherchez la jeune génération, c’est essentiellement sur les réseaux sociaux que vous la trouverez. C’est un fait, que ce soit sur Facebook, Snapchat, TikTok et surtout Instagram, l’appli préférée des 15-25 ans en 2020, les moins de 30 ans passent plusieurs par jours à surfer sur leurs plateformes favorites. Pour autant, là où l’on pourrait penser que la jeune génération est trop connectée, une récente étude menée par Vivendi Brand Marketing a montré que, en réalité, les moins de 25 ans n’en oublient pas le monde réel. Et même s’ils sont seulement 2 sur 10 à être prêts à se priver indéfiniment des réseaux sociaux à l’heure actuelle selon une étude menée par Diplomeo en début d’année 2020, il est important de noter que, de toute façon, les réseaux sociaux n’ont pas que des effets négatifs sur les jeunes. Bien au contraire. D’une part, toujours selon l’étude Diplomeo, plus de 7 sur 10 s’y connectent pour y trouver de l’amusement, 3 sur 10 de la joie et de la motivation, et 2 sur 10 du bonheur et du calme. En cela, on se dit que les réseaux sociaux peuvent avoir des effets positifs sur les jeunes. Ce que confirme aujourd’hui Elodie Gentina, experte de cette génération que nous avions eu l’occasion d’interviewer il y a quelques mois.

Dans un article paru sur le site The Conversation, Elodie Gentina explique que les réseaux sociaux peuvent constituer un bon moyen de vaincre l’isolement. Selon elle, « si la fréquence d’utilisation des RSN peut aggraver les symptômes dépressifs et entraîner une perte d’estime de soi, ils ont aussi des aspects bénéfiques, en permettant de renforcer les liens sociaux au moment de l’adolescence, période charnière dans la construction identitaire ». En d’autres termes, le fait d’être actifs sur les réseaux sociaux leur permet de consolider leurs amitiés et de profiter d’un soutien de leurs pairs contre l’isolement. Un fait important à l’heure où les jeunes se plaignent plus que leurs aînés de solitude. Ainsi, selon une étude menée par l’experte, pas moins de 80% de jeunes se sentiraient continuellement seuls. Toujours selon ce sondage, on note que les plus jeunes ont globalement deux manières de lutter contre la solitude : ceux qui adoptent des « stratégies d’adaptation actives » en se tournant alors souvent vers des pairs dans le monde réel, et ceux qui adoptent des « stratégies d’adaptation passives », en préférant partager leurs émois sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, Elodie Gentina affirme que les réseaux sociaux sont un atout pour les jeunes pour développer leurs compétences sociales. « L’exposition aux réseaux sociaux renforce au contraire la capacité mentale d’inférer des états mentaux à soi-même et à autrui et de les comprendre. (…) Les réseaux sociaux offrent donc une fluidité dans les liens sociaux. Grâce à eux, ce lien n’est jamais rompu, même après la séparation physique, et peut même permettre d’accroître la capacité à comprendre les intentions d’autrui des adolescents (théorie de l’esprit). Les RSN ne sont donc pas fondamentalement nocifs à l’adolescence, si toutefois ils en font un usage raisonnable et responsable ».