La jeune génération, marquée par la cyberdépendance ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 20 Oct 2022 à 13:24
Les Millennials encore passés à la loupe !
Réseaux sociaux, vidéos, gaming, tous ces loisirs qui occupent les moins de 35 ans sur leurs écrans peuvent-ils devenir néfastes pour cette cible ? Une nouvelle étude montre que beaucoup de jeunes ne savent pas comment arrêter certaines de leurs pratiques, au point de développer alors une cyberdépendance.

C’est un fait, mois après mois, année après année, la jeune génération semble passer toujours plus de temps en ligne. Réseaux sociaux, achats en ligne, visionnage de vidéos en tout genre, gaming ou encore lecture de mails – avec des Digital Natives étonnamment moins armés que leurs aînés en matière de cybersécurité, tous ces sujets incitent les moins de 35 ans à enchaîner les heures devant leurs (plus ou moins petits) écrans. Au point de développer une addiction aux écrans qui pourrait peser sur leur santé mentale déjà fragile ? GAE Conseil, cabinet spécialiste de la prévention des conduites addictives en milieux professionnels, s’est intéressé au sujet et vient de dévoiler les résultats d’un sondage exclusif ODOXA réalisé auprès de 2010 Français afin d’évaluer leurs principaux risques de cyberdépendance : smartphone et réseaux sociaux, séries, achats en ligne, jeux-vidéos, pornographie et jeux de hasard & d’argent. Verdict, on découvre que, effectivement, la jeune génération admet que ses activités en ligne ne sont pas toujours sous contrôle. De manière générale, l’étude révèle que 28% des Français, soit 14,5 millions d’adultes tous âges confondus, présentent une pratique à risque de cyberdépendance et 40% déclarent que leurs activités en ligne ont des effets négatifs sur leur vie personnelle et 24% sur leur vie professionnelle. Mais encore ?


Comme l’explique l’étude, les plateformes de streaming et les confinements successifs ont bouleversé les habitudes de consommation audiovisuelle, des Français en général et des séries en particulier. Nul besoin aujourd’hui d’attendre la semaine suivante pour connaître la suite de sa série préférée, au point, pour certains de ne plus pouvoir s’arrêter, le fameux binge watching. Près de 7,8 millions de personnes affirment ainsi regarder « souvent » des séries sans pouvoir s’arrêter. Cela touche en particulier les jeunes : 52% des moins de 35 ans. Heureusement, dans le même temps, seuls 5% des Français (soit 2,6 millions de personnes) déclarent se sentir « totalement » dépendants aux séries. Concernant l’addiction aux smartphones et aux réseaux sociaux, l’enquête menée par ODOXA pour GAE Conseil révèle que, alors que 14% des Français déclarent souvent ne pas parvenir à s’arrêter de contrôler leur mobile, les jeunes sont encore une fois les plus concernés (58% des moins de 35 ans). Et alors que 3,1 millions de Français (6%) confient acheter en ligne « souvent » des produits dont ils n’ont pas besoin et qui leur posent des problèmes financièrement, là encore ce sont les jeunes qui portent la tendance (33% des moins de 35 ans).

Dans le même temps, 2,1 millions de Français (4%) affirment jouer « souvent » à des jeux-vidéos sans pouvoir s’arrêter. Parmi eux, les moins de 35 ans (28%), les 35-49 ans (22%) et les hommes (20%) sont les plus représentés. 2,1 millions de Français (4%) regardent « souvent » des contenus pornographiques au moins une fois par jour, avec là encore une surreprésentation des jeunes (29% des moins de 35 ans). Et 1,6 millions de Français (3%) jouent souvent en misant des sommes trop élevées pour leur budget. Les jeunes (20% des moins de 35 ans), les 35-49 ans (15%), les ouvriers (16%) et les hommes (15%) sont les plus concernés par la pratique. Dans ce contexte, 40% des Français déclarent que leurs activités en ligne ont des effets négatifs sur leur vie personnelle. En tête des effets négatifs, on retrouve le fait que 25% des Français déclarent que leurs activités en ligne impactent leur sommeil et leur forme, 19% confient être moins motivés pour pratiquer leur sport, 18% à l’être moins s’agissant de leurs activités culturelles et de loisir et 16% déclarent que cela a un effet sur leur budget. Et, sans aucun doute, ce sont là encore les plus jeunes qui portent la tendance !