L’argent de poche, source d’inégalité entre les filles et les garçons

En cette année 2023, on l’a récemment vu, 79% des jeunes se disent inquiets pour leur pouvoir d’achat. En cause ? La forte inflation qui se joue depuis quelques mois mais aussi d’autres éléments comme une vie professionnelle pas pleinement satisfaisante (coucou le Quiet Quitting et le Resenteeism) et une peur générale de l’avenir, même si bon nombre de membres des générations Y et Z font tout pour rester optimistes. Et bien qu’on se le dise aujourd’hui, le pouvoir d’achat des jeunes filles est impacté dès le plus jeune âge par les choix des parents en matière d’argent de poche. C’est ce qui ressort d’une étude menée par le Teenage Lab de Pixpay, la carte de paiement des 10-18 ans co-pilotée par les parents. Cette enquête, menée auprès de 150 000 utilisateurs entre le 6 janvier et le 6 février 2023, montre que, même en matière d’argent de poche, les jeunes femmes se retrouvent lésées. En pratique, l’écart d’argent de poche constaté en défaveur des filles sur le territoire français en 2023 est de 9,5%. Et cet écart tend même à se creuser.

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Dans le détail, l’étude menée par Pixpay révèle que, entre 10 et 18 ans, les adolescentes touchent en moyenne 79,5 euros par mois contre 87 euros pour leurs homologues masculins, soit un différentiel net de 7,5 euros. Autrement dit, de 90 euros sur un an. Le fossé tend même à se creuser avec l’âge pour atteindre les 204 euros de différences annuels chez les 16-18 ans. 14% d’écart, c’est peu ou prou la différence de patrimoine moyen entre un homme et une femme au sein d’un couple adulte. Il est important de noter que cette inégalité apparaît de façon plus ou moins marquée selon les régions. En tête de cette discrimination à la tirelire cochon : la Bourgogne-Franche-Comté, où les adolescents perçoivent en moyenne 22,8 euros d’argent de poche supplémentaire chaque mois. À l’inverse, la Normandie fait figure de moins mauvais élève, avec un différentiel de quelque 80 centimes par mois. De manière générale, on découvre que les jeunes filles réclament généralement un peu plus d’argent de poche que les garçons (1,2 euro de plus) mais elles demandent moins souvent. Et les deux genres n’ont pas la même manière d’utiliser l’argent de poche reçu : 61% des utilisateurs Pixpay à avoir activé une méthode d’épargne sont des filles. De leur côté, les garçons se montrent plus solidaires : 61% des dons aux associations via l’application Pixpay sont le fait des garçons. Enfin, on notera que, du côté des parents, si ce sont les pères qui accordent les montants les plus élevés (+5,4 euros en moyenne), ce sont les mères qui gèrent l’argent de poche dans 72% des cas.